Alimentation 14 février 2022

Le plus bas prix en cinq ans pour la tomate de serre

Le prix de la tomate de serre a atteint le pire creux en cinq ans en raison de la surabondance mexicaine et de l’accroissement des volumes produits en serre au Québec.

Bruno Desrochers, copropriétaire du supermarché Provigo de Chertsey dans Lanaudière, vend de la tomate en grappe, considérée la plus haut de gamme parmi les tomates de serre au Québec, à 2,99 ¢/lb depuis deux mois. « Je vends de la Demers et de la Savoura à 2,99 ¢/lb au prix régulier hors saison. Ce n’est vraiment pas cher. J’ai vendu ça à 5,49 ¢/lb si on recule de trois ou quatre ans », indique ce dernier.

Le président et chef de la direction des opérations de Savoura, Richard Dorval, reconnaît que la production mexicaine affecte les prix du Québec. « Le Mexique n’arrive pas à vendre toutes ses tomates aux États-Unis, ce qui fait qu’elles montent jusqu’à nos marchés dans des camions open load, c’est-à-dire qu’ils envoient les chargements ici en disant aux acheteurs de payer ce qu’ils veulent », explique-t-il.

Le directeur général des Producteurs en serre du Québec, Claude Laniel, attribue aussi la baisse de prix à l’arrivée de nouveaux producteurs de tomates en serre sur le marché, encouragés par l’objectif gouvernemental de doubler la superficie de légumes de serre d’ici 2025.

À la tête des Serres Toundra, plus gros producteur de concombres en serre de la province, Éric Dubé soutient qu’il y a de la place pour tous sur le marché, si tout le monde ne va pas dans la même direction. Il recommande aux nouveaux producteurs de cultiver un produit de niche, par exemple de l’aubergine, des petits fruits ou une nouvelle variété de salade.