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La suspension des exportations de pommes de terre fraîches de l’Île-du-Prince-Édouard vers les États-Unis pousse les Américains à s’approvisionner davantage au Québec et en Ontario.
« À court terme, ça peut nous avantager et ouvrir des portes. La demande [de nos clients des États-Unis] a été de 20 à 25 % plus élevée en janvier qu’elle ne l’est normalement à cette période de l’année », témoigne Ricky Roberge, producteur et exportateur de pommes de terre basé à Saint-Roch-de-l’Achigan dans Lanaudière. Il refuse toutefois de se réjouir du malheur de ses confrères des Maritimes, surtout que la situation pourrait se résorber prochainement. Le Département de l’Agriculture des États-Unis a déjà autorisé la reprise des échanges vers Porto Rico, à compter du 9 février, territoire présentant peu de risque d’introduction de la galle verruqueuse, juge-t-on. Rappelons que la découverte du champignon dans deux champs de l’Île-du-Prince-Édouard en octobre est à l’origine de la suspension des exportations par le gouvernement fédéral canadien de pommes de terre de cette province vers les États-Unis.
Gabriel Isabelle, de Saint-Michel en Montérégie, observe également une hausse de la demande de ses clients de l’autre côté de la frontière, mais craint un engorgement du marché nord-américain, avec la reprise progressive des exportations de légumes de l’Île-du-Prince-Édouard, et ce, malgré la mise en place d’un plan d’aide des gouvernements fédéral et provincial là-bas pour la gestion des excédents. « Au Québec, on a eu une bonne récolte cette année. Normalement, on aurait sûrement eu des surplus et de moins bons prix à l’exportation. La situation nous permet de garder les prix corrects pour le moment, mais c’est peut-être du pelletage par en avant », redoute-t-il.
De son côté, Gord Medynski, de Patates Dolbec dans Portneuf, attribue la forte demande en pommes de terre du Québec sur le marché américain à d’autres facteurs également, comme la hausse des coûts de transport qui incite des villes de l’est des États-Unis telles que Boston ou Philadelphie à s’approvisionner auprès de provinces canadiennes à proximité. Par ailleurs, les récoltes chez nos voisins du sud ont été plutôt faibles cette année, dit-il.
Pression sur le marché local
Depuis la suspension des exportations américaines de l’Île-du-Prince-Édouard, la province maritime se tourne vers des grossistes du reste du Canada pour écouler le plus de légumes possible, souvent à petit prix. « Ça crée une pression sur les prix ici, remarque Gabriel Isabelle. Il y a comme deux marchés : des prix raisonnables à l’exportation et des prix [moins bons] sur le marché local. Ça pourrait être difficile dans les prochaines semaines », anticipe-t-il.