Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les agriculteurs qui souhaitent limiter la hausse de leurs primes d’assurances ont intérêt à s’équiper d’un système de détection des anomalies électriques, principale cause des incendies à la ferme.
De plus en plus d’assureurs recommandent fortement l’installation d’un tel système; certains offrent même de financer en grande partie leur installation. Une tendance qui, selon certains experts interrogés, pourrait devenir obligatoire.
En affaires depuis 130 ans, Estrie-Richelieu offre depuis un an une subvention pour l’installation du système PrevTech. « Aussitôt installé, l’appareil effectue une mise à jour du système électrique et il détecte tous les bobos immédiatement, explique Stéphane Bibeau, président d’Estrie-Richelieu. Des alertes sont envoyées à une centrale, puis l’agriculteur est avisé d’une anomalie qu’il doit corriger. »
Du côté de Promutuel, l’installation d’un système comme PrevTech ou Maximus permet aussi de réaliser des économies, indique-t-on sur leur site Web.
Jean-Marc Chouinard, courtier chez Essor assurances, croit que l’installation de tels appareils pourrait devenir obligatoire d’ici quelques années. « Il y a eu énormément d’incendies dans les fermes laitières ou les porcheries ces dernières années. Et les bâtiments ne sont plus les mêmes qu’avant. Ça coûte énormément plus cher pour reconstruire », dit-il.
De son côté, Matthew O’Connor, courtier chez DPJL assurances rappelle que l’assurance est un pot commun et que plus il y a de réclamations dans une année, plus les primes augmentent pour tout le monde, même ceux qui n’ont rien réclamé. « On est tous dans le même bateau au Canada, explique-t-il. Il y a eu des fermes laitières inondées en Colombie-Britannique cet été et ça, ça affecte le prix des assurances au Québec aussi.
La prévention, le nerf de la guerre
Daniel Bizier est directeur du département de prévention chez Estrie-Richelieu. Il dirige une équipe d’une dizaine d’employés qui effectue plus de 3 600 visites de prévention sur les fermes annuellement. Équipée de caméras thermodynamiques pour détecter les défaillances électriques comme des fils ou des disjoncteurs défectueux, son équipe recommande ensuite des corrections à apporter au producteur. Selon lui, c’est par la prévention que l’on parvient à réduire le nombre de sinistres sur les fermes et les réclamations qui s’en suivent, ce qui pourrait contribuer à freiner la hausse des primes et même entraîner des réductions.
« Généralement, toutes nos recommandations sont obligatoires, poursuit son collègue Guy Naud, directeur technique du département de prévention. On s’entend avec le client sur le délai pour apporter les correctifs. C’est sûr que ça ne leur fait jamais plaisir quand on leur demande de dépenser de l’argent pour corriger certaines lacunes, mais en général, on trouve toujours des façons de s’entendre. Notre but n’est pas de ne pas assurer les gens. C’est de les assurer. »
Si un producteur ne collabore pas, l’assureur pourra éventuellement décider de hausser les primes ou de ne plus vouloir assurer tel ou tel bâtiment.
« Il y a 10 ans, un bâtiment qui valait 1 M$, c’était énorme, se rappelle Daniel Bizier. Aujourd’hui, c’est multiplié par 10, même par 12. La valeur des bâtiments, le coût des matériaux, tout a augmenté et tout ça a eu une incidence directe sur les primes d’assurances. »