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Un projet porcin de près de 12 000 têtes au total, prévu dans la municipalité de Saint-Adelphe en Mauricie, fait jaser au sein de la population et même jusqu’à l’Assemblée nationale depuis les dernières semaines.
Portée par Olymel et Avantis Coopérative, le projet comprend trois porcheries consacrées à l’engraissement, qui compteront chacune 3 999 porcs, alors que la limite prescrite pour déclencher une enquête du Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) est de 4 000 têtes par bâtiment.
Les promoteurs ne sont pas les seuls à user de cette stratégie pour éviter de se soumettre à une enquête du BAPE, qui entraîne des délais et des coûts supplémentaires. Récemment, deux projets porcins, l’un à Maricourt et l’autre à Valcourt, en Estrie, avaient également fait parler d’eux pour avoir frôlé la même limite afin d’éviter une enquête du BAPE.
Isabelle Melançon, députée libérale de Verdun et porte-parole officielle en matière d’environnement, a déjà dénoncé dans le passé une telle stratégie à l’Assemblée nationale, et a une fois de plus reproché au gouvernement caquiste de ne pas entendre les citoyens sur une question environnementale.
Le ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charrette, a rappelé que le projet était conforme à la Loi sur la qualité de l’environnement et à l’ensemble de ses règlements et qu’il avait déjà obtenu son certificat d’autorisation de la part du ministère de l’Environnement. Il a par ailleurs refusé de recourir à son pouvoir discrétionnaire pour déclencher une enquête du BAPE, comme des députés le réclamaient.
Plusieurs citoyens ont mal réagi à cette réponse. Une pétition circule depuis la semaine dernière, demandant la suspension des autorisations accordées au projet jusqu’à ce qu’il y ait enquête du BAPE.
De leur côté, les promoteurs sont maintenant en attente de l’approbation du conseil municipal de Saint-Adelphe pour obtenir leur permis de construction.
Sondage sur les consultations publiques
Les Éleveurs de porcs du Québec ont entrepris de sonder les éleveurs qui ont déjà eu à traverser le processus de consultation publique pour les nouveaux projets porcins. « L’objectif est de savoir comment ça se passe et avoir un portrait plus clair des irritants et des points positifs du processus partout dans la province », résume Frédéric Labelle, chargé de communications pour l’organisation. Des recommandations pourraient ensuite être transmises aux trois ministères impliqués, soit celui de l’Agriculture, de l’Environnement et des Affaires municipales, afin de réviser le processus, si nécessaire.
Surprise chez Patates Dolbec
Impliquée indirectement dans le projet de trois élevages porcins à Saint-Adelphe, l’entreprise Patates Dolbec ne s’attendait pas à une pareille levée de bouclier de la part des citoyens face à ce qu’elle considère être « un beau projet ».
Le producteur de pommes de terre s’est associé à Avantis Coopérative et à Olymel, qui sont les promoteurs du projet d’engraissement porcin, afin de fournir l’emplacement pour les trois bâtiments d’engraissement et recueillir le lisier pour l’épandre sur ses terres. « Pour nous, c’est un très beau projet, parce que nous avons besoin de lisier pour enrichir nos terres sans utiliser de fertilisant chimique. On s’en va de plus en plus vers ça pour peut-être éventuellement prendre un virage bio », indique Hugo D’Astous, directeur général de l’entreprise.
Le site est idéal, selon lui, puisqu’il se situe dans une zone boisée, à l’écart des résidences. Olymel et Avantis Coopérative ont également ciblé cette région parce qu’il s’y trouve encore peu d’élevages porcins, ce qui représente un avantage sur le plan de la biosécurité. Olymel souhaite également réduire ses coûts de transports en expédiant à ce nouveau site les porcs de sa maternité porcine de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.