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Les éleveurs de dindons du Québec recevront un ajustement rétroactif de leur prix pour compenser leurs pertes de revenus liées aux achats de dindonneaux femelles.
Dans une décision rendue le 14 janvier, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec donne en partie raison aux Éleveurs de volailles du Québec (EVQ), dans une cause soumise en arbitrage qui demandait au Conseil québécois de la transformation de la volaille (CQTV) de revoir les prix versés aux éleveurs en raison d’une distorsion de prix par rapport à l’Ontario.
Ce débalancement a été causé par le mode de calcul modulé depuis 1998 en fonction de divers éléments, dont le prix d’achat des dindonneaux
femelles en raison d’un épisode de concurrence commerciale entre l’unique couvoirier ontarien et ceux des États-Unis. Une situation favorable aux éleveurs de dindons ontariens, mais qui désavantage en contrepartie les éleveurs du Québec et des autres provinces.
La Régie souligne qu’il est habituel de constater des coûts plus élevés au Québec, « mais que le dernier coût publié entraîne un écart disproportionné de près de 0,60 $/dindonneau, ce qui équivaut à 41 % du coût de 1,446 $/dindonneau ».
Le CQTV, qui s’était opposé à la demande des EVQ en proposant une autre solution que la Régie n’a pas jugée convenable, devra donc réajuster à la hausse les allocations de manière rétroactive pour les dindonneaux femelles payés depuis la semaine débutant le 22 novembre 2021, et ce, jusqu’à la mi-mars 2022.
Une formule à revoir
Cette correction de la formule pour son application au Québec devrait toutefois être une mesure temporaire, suggère la Régie. « Les parties doivent nécessairement trouver ensemble une solution permanente si la situation persiste en ce qui concerne le coût des dindonneaux femelles. Ce travail devrait impliquer les couvoiriers, qui doivent réfléchir à l’impact de leur stratégie d’affaires sur les autres maillons de la filière. Le principe de la gestion de l’offre, qui consiste à établir le prix des produits sur leur coût de production, ne doit pas être un moyen pour certains maillons en amont de s’enrichir au détriment de la compétitivité de la filière », écrit-elle.