Vie rurale 11 février 2022

L’amour des vaches et des gens

« J’ai terminé mon bac en agronomie hier! » s’exclame avec fébrilité Valérie Giard, en entrevue avec La Terre, le 18 décembre. La jeune femme de 25 ans conclut ainsi son programme de production animale à l’Université Laval après avoir étudié à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec. « C’est vraiment les animaux, ma passion », assure celle qui a développé cet intérêt pour l’élevage dès son plus jeune âge, notamment avec son grand-père Hermel Giard.

Nom : Hermel Giard
Année d’intronisation au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec : 2003

Fils d’agriculteur, Hermel Giard a obtenu au cours de sa carrière le titre de Maître-Éleveur ainsi que la médaille d’or de l’Ordre national du mérite agricole. À 34 ans, il est devenu président de Holstein Québec et a été l’un des instigateurs de l’Exposition internationale Holstein du Québec (devenue depuis le Suprême Laitier). Il a été impliqué dans de multiples organisations, siégeant au conseil d’administration de l’Ordre des agronomes du Québec et celui de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Il a par ailleurs été président de la Caisse populaire et du comité d’école, en plus d’être maire de Saint-Simon de 1979 à 1993. Il a été intronisé au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec pour son implication agricole et sociale, sa sagesse, sa sérénité et sa droiture.   

« J’ai commencé à cinq ans à faire des expositions agricoles. On me donnait mon petit projet à moi, une génisse que je préparais et que j’amenais à l’Expo. La piqûre, je l’ai eue jeune », se souvient-elle. « Et mon grand-père était tellement fier de nous. C’est quelqu’un qui marquait les gens par ses beaux commentaires. Il s’intéressait à ses petits-enfants; un petit accomplissement de notre part le rendait très ému. Il avait beaucoup d’amour pour sa famille et sa ferme », assure celle qui était proche de lui jusqu’à sa mort en 2018.

Son grand-père était très impliqué dans de multiples organismes, et suivant ses traces, Valérie est présidente de l’Association des jeunes ruraux du Québec. Elle consacre aussi du temps à Holstein Québec, où elle travaille à temps partiel comme conseillère. Mais son objectif de carrière est de s’investir à temps plein dans une ferme laitière, idéalement celle de son grand-père, qui est détenue par son père et son oncle. L’avenir lui dira si l’entreprise est assez grande pour qu’elle puisse prendre la relève avec son frère, déjà en poste. « C’est une belle ferme. On tire 120 vaches. Je me verrais y travailler. La routine de tous les jours, la traite, les choix génétiques, l’alimentation, le bien-être animal; j’aime toucher à tout », dit-elle.

Le virage de l’amélioration

Ses années sur les bancs d’école lui ont permis de peaufiner ses connaissances, effectuant par exemple un projet de recherche sur la synchronisation des chaleurs des vaches à la ferme familiale. Son emploi chez Holstein Québec élargit son réseau de contacts et lui donne l’occasion de comparer entre autres les visions de différents gestionnaires de ferme, leurs méthodes de traite et leurs analyses des données. « Je vois que plusieurs personnes s’impliquent pour améliorer la production laitière. Il y a comme un virage présentement. C’est important d’en faire partie », indique-t-elle.


Ce portrait a été réalisé dans le cadre d’un dossier sur la relève de certains grands noms qui ont été intronisés au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec publié dans La Terre de chez nous du 5 janvier 2022.