Vie rurale 30 janvier 2022

Le goût de se donner « à fond » pour l’agriculture

Jérémie Bourdeau a hérité d’une fervente passion pour l’agriculture transmise par son grand-père Yvon St-Pierre, producteur laitier à Saint-Odile-de-Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent.

Nom : Yvon St-Pierre
Année d’intronisation au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec : 2012

Yvon Saint-Pierre a été captivé très tôt par les expositions agricoles, dans lesquelles son troupeau se distinguait régulièrement. Plus tard, M. St-Pierre a travaillé comme juge de races Holstein dans presque toutes les expositions d’importance au Québec, mais également en Espagne, en France, en Belgique et en Suisse. Il s’est par ailleurs impliqué dans plusieurs organisations, dont le Club Holstein du Bas-Saint-Laurent et le Centre d’insémination artificielle du Québec. Reconnu comme un excellent vulgarisateur et un rassembleur, il n’a jamais hésité à partager ses connaissances avec son entourage. À noter que son père Lucien a également été intronisé au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec en 1995, notamment pour avoir été un éleveur d’avant-garde de Ayrshire et de Holstein.  

« Depuis que je suis petit, il est là pour nous donner ses conseils. Encore aujourd’hui, il vient faire son tour et ne se gêne pas pour nous guider. Quand on a été passionné toute notre vie par l’agriculture, c’est certain que ça ne s’arrête pas à 75 ans », raconte son petit-fils. Celui qui a terminé ses études en agronomie à l’Université Laval devrait rentrer prochainement au bercail pour épauler ses parents, Jean-Marc Bourdeau et Julie St-Pierre, qui poursuivent le travail entrepris par son grand-père maternel aux Fermes Cotopierre. Éventuellement, il pourrait partager les rênes de l’entreprise avec ses deux sœurs, dont l’une poursuit des études en agronomie et l’autre en médecine vétérinaire. « Mon grand-père nous a transmis le goût du travail bien fait, mais il nous a aussi appris à nous donner à fond pour ce qui nous passionne. Je ne sais pas si on peut dire que ça met de la pression, mais ça nous incite du moins à continuer dans la même veine », confie le jeune homme, qui deviendra la 5e génération à suivre les traces de ses ancêtres agriculteurs. Une situation qui rend son grand-père « très fier », rapporte-t-il.

Transformation à la ferme

Plusieurs projets de diversification des activités trônent depuis quelque temps sur la table à dessin de la Ferme Cotopierre. Le plus sérieux est l’ajout d’un volet de transformation de lait à la ferme. « Nous voulons vendre du lait fermier et du fromage en grains. Dans la région, il y a encore très peu d’offres de ce genre, mais l’idée est aussi de diversifier nos activités pour que la ferme puisse faire vivre plusieurs familles et pour que chacun puisse travailler dans l’un ou l’autre des volets sans trop se piler sur les pieds », explique Jérémie Bourdeau. Outre ce projet, la qualité génétique du troupeau reste toujours en toile de fond. « On continue les expositions, car on croit beaucoup à l’importance de la génétique, et il faut que ça se perpétue dans le temps. Le défi est de réussir à amener cette génétique à un autre niveau », confie M. Bourdeau. 


Ce portrait a été réalisé dans le cadre d’un dossier sur la relève de certains grands noms qui ont été intronisés au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec publié dans La Terre de chez nous du 5 janvier 2022.