Actualités 29 septembre 2014

Tant va la chanson, tant va le village!

Chansondebut

Si certains se remémorent avec nostalgie l’époque des boîtes à chansons, d’autres mordus continuent de courir les spectacles de leurs artistes préférés en région. Bien peu de consommateurs d’événements artistiques se demandent comment de grandes vedettes, parfois internationales, peuvent trouver leur compte quand elles se produisent dans une petite salle à Natashquan, à l’autre bout du Québec. « Sachez que plusieurs des salles que vous fréquentez font partie d’un réseau », répond Solange Morissette, directrice générale du Réseau des Organisateurs de Spectacles de l’Est du Québec (ROSEQ). Ce réseau, le doyen de la province, fêtera ses 35 ans cette année.

Le Réseau scène relève le même défi au Saguenay–Lac-Saint-Jean, alors qu’Objectif Scène se concentre sur l’Outaouais, les Laurentides et la région de Montréal. Selon Mme Morissette, une dizaine d’entités semblables couvrent le Québec.

Ces entités font presque toutes partie du Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU). En ce début de 2013, l’organisme compte 160 membres, 300 salles de spectacles, des réseaux sur tout le territoire et 10 000 représentations. Il reçoit plus de 3,4 millions de spectateurs annuellement. C’est à cet organisme que les salles et les réseaux d’organisateurs de spectacles confient les dossiers économiques et leurs représentations politiques auprès des gouvernements provincial et fédéral.

De plus, la Bourse RIDEAU est le rendez-vous annuel des professionnels des arts de la scène. Pendant quatre jours, c’est le plus important marché francophone du spectacle en Amérique. Chaque année, plus de 500 exposants y présentent des extraits de spectacles qui peuvent être achetés par des diffuseurs du Québec, du Canada et de l’étranger.

Briser l’isolement
D’après Solange Morissette, les premiers réseaux indépendants de diffuseurs de spectacles comme ROSEQ ont été créés pour contrer l’isolement et donner un pouvoir d’achat aux salles de spectacles en région. Le principe est simple. Comme on peut s’y attendre, un artiste est peu enclin à accepter un contrat d’un soir à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui. Cependant, son intérêt grandira si on lui offre une série de spectacles dans différentes localités d’une même région. Bref, une tournée.

« On peut même exercer un peu de pression sur un artiste pour qu’il donne un spectacle dans un petit village éloigné, explique Solange Morissette. Quand on est loin, on dépend des autres. Il faut donc se regrouper. » C’est ce qui fait que de petits bourgs reçoivent de grands artistes, même d’envergure internationale.

Selon elle, l’association de son réseau avec les salles de spectacles fait en sorte que la population rurale est grande gagnante. Il en va de même pour les artistes qui, autrement, seraient limités aux grands centres comme Montréal et Québec pour se produire. Dans le seul territoire du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord, le ROSEQ fait affaire avec 37 diffuseurs de spectacles qui proposent un total de 1 200 représentations par an. Ce sont évidemment les chansonniers et les musiciens qui accaparent la part du lion avec 90 % des spectacles présentés l’été. Même si cette proportion descend à plus ou moins 65 % en hiver, ils devancent encore les humoristes, comédiens, magiciens, conteurs et autres performeurs.

Les artistes apprécient ces spectacles dans de petites salles en région. Certains disent même qu’ils les ont beaucoup rapprochés de leur public et qu’ils ont ainsi prolongé leur carrière.

 

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