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Un peu partout sur la planète, des chercheurs se penchent sur les conditions optimales qui permettent de conserver la pomme plus longtemps et ainsi d’en offrir presque toute l’année. Parmi les recherches les plus récentes, on trouve celles sur le contrôle dynamique de l’atmosphère dans les chambres et sur la composition du microbiome et de ses effets.
Cette dernière étude est chapeautée par Samir Droby, chercheur au Département des sciences post-récolte d’une organisation de recherche agricole en Israël, et porte sur les microorganismes se trouvant sur la pomme de variété Royal Gala. La recherche est présentement au stade descriptif afin de décrire ce qui se trouve à la surface de la pomme et ce qui caractérise le cultivar en lien avec le microbiome susceptible d’aider à une meilleure conservation, précise Marie-Thérèse Charles, chercheuse en physiologie post-récolte au Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Mme Charles a assisté à une conférence sur cette recherche lors du 30e Congrès international d’horticulture organisé par la Société Internationale de Science horticole, à Istanbul en Turquie, en 2018. Les chercheurs liés à ce projet devront ensuite développer des approches pour utiliser les conclusions de l’étude dans la conservation de la pomme post-récolte.
« La recherche a permis de découvrir que les microorganismes avaient des effets sur le développement des maladies post-récolte et jouent un rôle de contrôle sur d’autres microbes qui, eux, pourraient être néfastes », indique-t-elle. Marie-Thérèse Charles mentionne également que l’étude de microbiomes est aussi utilisée dans une optique de biocontrôle, notamment pour la salubrité des aliments, et pour réduire les pertes dues à l’établissement et à la prolifération des pathogènes.
Dans différents pays d’Europe et aux États-Unis, des tests sont effectués pour aller plus loin dans le stockage dynamique sous atmosphère contrôlée, ou DCA, pour Dynamic Controlled Atmosphere. Le but est de réduire la présence d’oxygène et de gaz carbonique, mais surtout de l’ajuster constamment selon les propriétés du fruit afin d’obtenir les conditions optimales pour conserver celui-ci sur une plus longue période. Actuellement, ce qui se fait ne permet pas cet ajustement.
Marie-Thérèse Charles indique que la règle du 5-5, soit 5 % d’oxygène et 5 % de dioxyde de carbone (CO2), a longtemps été mise de l’avant, et ce, jusqu’à ce que des essais montrent la possibilité de l’abaisser en travaillant l’étanchéité de la chambre. « Le DCA permet d’aller plus bas et de faire un suivi de la concentration à l’aide de capteurs sophistiqués, qui paramètrent le moment où la pomme entre dans un état de stress. L’atmosphère sera ramenée à la condition précédente où elle n’en démontrait pas », explique la chercheuse québécoise. Elle précise que l’action de l’éthylène, qui fait mûrir les fruits, est inhibée en utilisant des taux très bas, ce qui augmente la fermeté de ces derniers.