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La situation ne s’améliore pas à la frontière qui sépare le Québec des États-Unis, où un nombre record de travailleurs étrangers temporaires (TET) ont été interceptés depuis le début de l’année alors qu’ils tentaient d’entrer illégalement en sol américain.
« Je crois que depuis le mois de juin, il n’y a pas une semaine où nous n’avons pas été appelés, indique Michel Pilon, directeur général du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ). Nous sommes déjà intervenus 50 fois, comparativement à 10 fois l’année dernière. La situation est devenue problématique, surtout lorsqu’ils se font attraper. »
Les agents frontaliers font appel au RATTMAQ pour informer les personnes interceptées de leurs options, même si la plupart d’entre eux seront retournés dans leur pays d’origine.
« Normalement, le coût des billets d’avion de retour est assumé par leur employeur à la fin de leur contrat de travail, mais une fois interceptés à la frontière, ils tombent dans une zone grise, rapporte M. Pilon. Leur employeur dit ne plus être responsable, car l’employé a brisé son contrat en ne se présentant pas au travail. C’est donc le gouvernement canadien qui doit assumer ces frais, ce qui entraîne un délai. » Avec seulement 20 places dans son centre d’hébergement d’urgence de Montréal, l’organisme déborde.
Michel Pilon évoque plusieurs facteurs possibles pour expliquer ce nombre élevé de désertions, dont un réseau de passeurs qui s’est organisé à travers les années et qui a fait du Québec une voie privilégiée pour accéder aux États-Unis. « Le bouche-à-oreille a fait son chemin et nous avons même des travailleurs étrangers temporaires en provenance de l’Ontario qui passent par le Québec pour tenter de franchir plus facilement la frontière américaine », souligne-t-il.
Rien à faire en cas de désertion Alexandre Ponton, un producteur laitier de Sherbrooke, s’est fait surprendre il y a quelques semaines par le départ impromptu de l’un de ses quatre travailleurs guatémaltèques. « J’ai contacté la police, mais ils ne savaient pas quoi faire. Ils m’ont dit que c’était une personne majeure qui pouvait partir », rapporte |