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Loin du record établi en 2020 avec une récolte de plus de 175 millions de livres, la dernière saison aura été plutôt modeste pour bien des acériculteurs québécois. Si le rendement n’a pas été à la hauteur des attentes – on a enregistré 42 millions de livres de moins cette année –, la qualité du sirop, elle, s’est révélée exceptionnelle.
Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont annoncé, de concert avec le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE), une production qualifiée de moyenne en 2021 pour l’ensemble du Québec. Les températures chaudes qui ont marqué le début du printemps ont fait en sorte que toutes les régions acéricoles ont amorcé leur récolte en même temps et l’ont close plus hâtivement également.
« Des zones ont été affectées plus durement que d’autres. Au Bas-Saint-Laurent, la saison a été relativement bonne, mais écourtée. Pour ma part, avec mes 28 000 entailles, j’ai fait 90 % de ce que je produis normalement, témoigne Justin Plourde, de l’Érablière Le coureur des bois, à Rivière-Bleue. Il y a eu un peu moins de sirop, mais il était excellent. Selon mes chiffres, 90 % n’avait aucun défaut de saveur! »
À l’Érablière Normand Foisy, de Ferme-Neuve, dans les Laurentides, le rendement a aussi été moindre qu’à l’habitude. « J’ai eu seulement 18 ou 19 jours de coulée, alors que j’en ai généralement de 25 à 28. J’étais très content d’avoir un système d’osmose efficace, car sans ça, j’aurais sûrement manqué de bois! L’eau d’érable a été abondante, mais peu sucrée », rapporte M. Foisy, qui détient 4 000 entailles.
Un inventaire suffisant
Pour pallier les aléas de dame Nature, le président des PPAQ, Serge Beaulieu, rappelle au passage que les outils de mise en marché qui sont en place permettent de combler les besoins de l’industrie. À cet égard, la réserve stratégique compte sur un inventaire suffisant pour répondre à la demande à court et à moyen terme. Il tient à ajouter que de moins bonnes productions font partie des réalités du métier.
« Je suis acériculteur depuis plus de 40 ans. J’ai connu de faibles récoltes, des moyennes et des exceptionnelles, commente le président des PPAQ et producteur à Ormstown, en Montérégie. Côté revenus, c’est sûr qu’une année comme 2021 a un impact, mais précisons qu’au fur et à mesure que le sirop d’érable est vendu, nos membres reçoivent l’argent pour la production jusque-là gardée en entrepôt. »
En ce qui a trait aux acheteurs autorisés de sirop en vrac, ceux-ci se sont procuré 147 millions de livres auprès des PPAQ l’an dernier. Il s’agit d’une hausse de plus de 14 % par rapport à 2019. À travers le monde, les exportations ont augmenté de 21,9 % au cours de la même période. Les statistiques des premiers mois de 2021 tendent à démontrer que les ventes demeureront élevées pour le reste de l’année.
Le président du CIE, Sylvain Lalli, confirme que la pandémie n’a pas eu pour effet de freiner l’engouement pour le sirop d’érable. « Dans les différents marchés, on observe que les consommateurs continuent d’être au rendez-vous », déclare-t-il.
Cet article a été publié dans notre cahier spécial acéricole, publié le 6 octobre 2021