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LÉVIS – Chez les Cloutier, ce ne sont pas les projets qui manquent. Bien que la principale vocation de la Ferme Amico soit la production d’œufs de consommation, ses propriétaires souhaitent accentuer la vocation récréotouristique amorcée en 2018 par l’ouverture d’un kiosque de vente d’œufs en libre-service à la ferme.
Fiche technique Nom de la ferme Spécialité Année de fondation Noms des propriétaires Nombre de générations Cheptel |
L’histoire de la Ferme Amico a commencé en 1966 quand le grand-père Arthur et son épouse Alice ont quitté l’Abitibi, où ils se sont connus et ont eu leurs quatre enfants, pour revenir s’établir dans la région de Québec. L’homme quittait alors son poste de gérant de la caisse populaire pour démarrer un élevage de porcs, de veaux et de vaches, mais a rapidement orienté sa production vers les poules. D’une santé fragile, il s’est retiré assez tôt de la ferme pour en céder les commandes à son fils, Ghislain, le troisième de la fratrie. « Mon père a terminé ses études collégiales en sciences et a fait une session en agronomie avant de prendre la relève », souligne son fils, Jacques Cloutier, qui forme la 3e génération d’agriculteurs.
En 1988, Ghislain a amorcé la phase de développement de la ferme, déjà convertie en production avicole. « Il a mis en place un système de logement mécanisé qui réduisait le travail pour la collecte des œufs et la gestion du fumier. Ce travail était fait à la main auparavant », souligne Jacques.
Une autre phase de modernisation a eu lieu en 2004. Ghislain a entre autres ajouté un nouveau système de logement conventionnel et un système de ventilation permettant de sécher le fumier sous les poules. Le lisier rendu solide devenait alors plus facile à traiter. Le confort des animaux et la qualité de l’air s’en trouvaient en outre améliorés et il y avait moins de corrosion sur les équipements.
« C’est à partir de ce moment que notre rendement a augmenté. Il y avait moins de mortalité chez les poules et la qualité du produit était supérieure », souligne le producteur. La Ferme Amico a alors démontré qu’il était possible de faire des gains tout en augmentant le confort des animaux. Le bien-être des oiseaux a toujours été une priorité pour la famille Cloutier.
L’arrivée de Jacques
Jacques est devenu actionnaire de l’entreprise en 2012 à la suite de son baccalauréat en agroéconomie à l’Université Laval. Avant ses études universitaires, il avait obtenu un diplôme en Farm Management and Technology du Collège Macdonald sur l’île de Montréal. Jacques a travaillé cinq ans pour La Coop fédérée avant d’intégrer la ferme à temps plein.
En 2015, pour augmenter sa croissance, l’entreprise a créé la Ferme Lévis Œufs située dans une zone agricole à 7 km de la ferme Amico, qui se trouve, elle, en milieu urbain. Une partie de la production d’œufs de consommation a été transférée dans un nouveau poulailler respectant les nouvelles normes de bien-être animal. Les oiseaux ont des nids pour pondre, des perchoirs pour la nuit et des aires de grattage qui répondent à ces nouvelles normes.
« Les deux entreprises combinées produisent des œufs de consommation provenant de trois cheptels de 20 000 pondeuses, moitié en œufs blancs et moitié en œufs bruns, deux cheptels en logements aménagés et un en système conventionnel », souligne Jacques Cloutier. La ferme compte aussi un poulailler d’élevage pour les poulettes de remplacement qui a une capacité d’élevage de 55 000 poulettes.
À partir de 2008, le secteur des œufs de consommation a connu une période de croissance. L’augmentation du prix du maïs en 2008, explique l’agriculteur, a donné un coup d’envoi à la consommation d’œufs perçus comme une source économique de protéines.
Servez-vous!
En 2018, Amico a ouvert un kiosque libre-service à la ferme où quelque 700 douzaines d’œufs sont vendues chaque semaine. « Les clients se servent eux-mêmes et paient en argent par un trou dans le mur », raconte M. Cloutier.
Pour la première fois cet été, la Ferme Amico a cultivé des légumes qui ont été écoulés au kiosque. « En plus d’augmenter la superficie du jardin en 2022, nous prévoyons implanter des plants de petits fruits et construire une cuisine de transformation pour fournir des plats cuisinés au kiosque », ajoute Jacques Cloutier.
Le bon coup de l’entreprise Jacques Cloutier n’hésite pas à affirmer que la décision la plus profitable pour l’entreprise a été de recruter de la main-d’œuvre étrangère en 2018. « Le fait d’avoir des travailleurs motivés qui assurent un travail quotidien stable nous permet de nous consacrer au développement de l’entreprise sans nuire à ce qui est le plus important : produire des œufs de qualité et bien s’occuper des poules », dit-il. Pas question pour les propriétaires de revenir en arrière. Cette main-d’œuvre est précieuse et ils souhaitent qu’ils soient heureux. « En ce sens, des parties de soccer été comme hiver sont organisées chaque semaine entre nous. Les employés sont également inscrits à des cours de français depuis un an », souligne l’agriculteur. Une maison sur le site de production héberge les cinq travailleurs guatémaltèques. |
Équipement techno
Plusieurs équipements technologiques ont contribué à l’augmentation de la productivité de la ferme, mais le système de collecte qui aspire les œufs se démarque particulièrement. Ce système, souligne Jacques Cloutier, n’est peut-être pas le plus rapide, mais sa douceur d’exécution protège la coquille et réduit le craquement. Les pertes sont réduites de beaucoup grâce à cette machine, affirme-t-il.