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La volonté de rendre plus accessible l’information concernant les lois et règlements entourant la production alimentaire est à l’origine d’un premier documentaire JuriDoc intitulé Le droit à la ferme.
« L’idée est de vulgariser les concepts. Je trouve que c’est la clé pour retenir l’information. Autant en classe qu’avec le film, je veux que la personne se sente interpellée et, par exemple, lorsqu’elle ira à l’épicerie, qu’elle regarde mieux les étiquettes », indique Sarah Berger Richardson, professeure en droit agroalimentaire à l’Université d’Ottawa.
Cette dernière avait en tête de rendre publics et accessibles les résultats de ses recherches sur les règlements d’abattage. Elle réfléchissait à la formule qu’elle choisirait lorsque la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa a lancé en février 2021 la plateforme Jurivision en partenariat avec le ministère de la Justice du Canada afin de diffuser de l’information juridique en visuel. Le cinéaste Étienne Trépanier s’est vu confier la tâche d’en réaliser le contenu. Après une discussion, Sarah Berger Richardson et lui ont joint leurs forces pour explorer le droit à la ferme.
À la rencontre d’un producteur
Dans le premier épisode de 30 minutes, la professeure est allée à la rencontre de Dominic Lamontagne, agriculteur artisanal et auteur du livre La ferme impossible. On y présente les enjeux juridiques entourant la production artisanale au Québec. « J’avais lu son livre et c’est une personne éloquente qui permettait d’illustrer un aspect d’abattage. On avait prévu présenter d’autres types d’abattage, mais avec le confinement d’octobre 2020, on a dû mettre les tournages sur pause. On s’est concentrés sur un épisode et on réfléchit à comment faire la suite », indique Mme Berger Richardson.
Le but est de vulgariser et d’offrir une meilleure compréhension du cadre législatif qui entoure l’alimentation et de voir comment il appuie ou met des barrières. Elle caresse le désir de présenter plusieurs documentaires présentant différents cadres législatifs à la ferme. « Si on veut réformer des lois, il faut les comprendre », affirme la professeure, qui précise chercher à susciter la réflexion.
D’ailleurs, lors du lancement du documentaire, une fable ronde a été organisée avec le ministre québécois de l’Agriculture, André Lamontagne, la professeure Geneviève Parent, titulaire de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires à l’Université Laval, et l’avocat Jean-Pierre Lévesque. « Tout le monde parlait de l’importance de la diversité des productions agricoles. Les discours du moment sont souvent polarisés le grand versus le petit, mais il y a de l’espace entre les deux », souligne Sarah Berger Richardson.
La vidéo lancée le 13 septembre est accessible sur la plateforme Jurivision.
Le droit agroalimentaire, de plus en plus enseigné
Sarah Berger Richardson, professeure en droit agroalimentaire à l’Université d’Ottawa, se réjouit que ce secteur juridique gagne en popularité. Ce sujet est davantage enseigné dans les différentes facultés de droit et des colloques sont tenus sur le sujet. La professeure remarque aussi que de plus en plus d’étudiants créent des associations du droit agroalimentaire. « Il y a une communauté qui est en train de se bâtir. On est très en retard versus les États-Unis et l’Europe », soutient-elle.
Mme Berger Richardson souligne l’importance de Geneviève Parent, de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l’Université Laval, dans l’avancement du droit agroalimentaire depuis 25 ans. « C’est une des premières. Grâce à elle le domaine est plus reconnu », indique-t-elle.