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L’utilisation judicieuse des antibiotiques prend de plus en plus d’importance dans les fermes laitières. En optant pour un protocole de traitement sélectif plutôt que pour un traitement systématique de tous les individus, il est possible de limiter la quantité de traitements antibiotiques utilisés à la ferme tout en augmentant leur efficacité.
Un bon exemple de cette pratique est le traitement sélectif des vaches au tarissement. Une façon de faire dans ce contexte est de prélever un échantillon de lait et de le mettre en culture sur un milieu de croissance bactérien quelques jours avant le tarissement de la vache. Cela peut être fait à la ferme en utilisant des systèmes Tri-Plate ou des Petrifilm. Une fois la période d’incubation complétée, le producteur utilise le résultat de la culture (croissance ou non) afin de sélectionner les vaches qui nécessitent un traitement antibiotique.
Le cas de l’endométrite
Considérant la faisabilité et l’efficacité de cette pratique au tarissement, on s’intéresse maintenant à son potentiel pour le traitement des maladies infectieuses du tractus reproducteur comme l’endométrite. L’endométrite est une maladie liée à la présence d’inflammation excessive dans l’utérus chez la vache laitière durant la période post-vêlage. Cette inflammation, généralement attribuée à une contamination bactérienne, cause un ralentissement du processus de régénération de l’utérus et du même coup une diminution de sa capacité à supporter la prochaine gestation. Les signes cliniques étant difficiles à observer, plusieurs vaches atteintes d’endométrite passent inaperçues à l’intérieur du troupeau. Néanmoins, les fermes ayant une prévalence importante de cette maladie peuvent constater des répercussions importantes sur leur performance en reproduction, notamment une augmentation considérable de leur moyenne de jours ouverts.
L’administration d’un antibiotique sous forme d’infusion intra-utérine est un moyen efficace pour traiter les vaches atteintes d’endométrite. Dans le but de mieux justifier l’utilisation d’antibiotiques dans un tel contexte, nous avons découvert qu’il est possible de cultiver, directement à la ferme, les bactéries dans l’utérus avec les systèmes Tri-Plate et Petrifilm, comme on le fait avec le lait. Pour ce faire, on ensemence la cytobrosse obtenue pendant le diagnostic d’endométrite. De plus, nos résultats concordent avec ceux obtenus en laboratoire spécialisé. Des recherches supplémentaires restent nécessaires pour confirmer dans quel contexte il est optimal d’utiliser cette approche. Par contre, il est clair que cette avancée offre aux producteurs un outil supplémentaire pour faire un usage judicieux des antibiotiques à la ferme. Ceux qui utilisent déjà les systèmes Tri-Plate ou Petrifilm au tarissement n’ont qu’un pas de plus à faire pour mieux diagnostiquer l’endométrite.
Nicolas Barbeau-Grégoire
Dr Jocelyn Dubuc
Faculté de médecine vétérinaire,
Université de Montréal