Prorec : mieux valoriser les matières organiques

En affaires depuis 1996, l’entreprise Prorec valorise les rejets de sources végétales ou laitières pour créer des coproduits performants pour l’alimentation des animaux. Cofondateur et PDG de l’entreprise, Stéphane Le Moine s’est donné comme mission de valoriser… la valorisation des matières organiques résiduelles.

« Au Québec, quand on aborde le sujet de la valorisation des matières organiques résiduelles, c’est presque tout le temps pour parler de biométhanisation, lance-t-il. Pourtant, ce que l’on fait est complémentaire aux technologies existantes et peut être encore plus développé. »

Prorec fabrique des produits alimentaires pour les animaux à partir d’écarts de production ou de sous-produits provenant des usines agroalimentaires qui devraient normalement en disposer à des fins moins bénéfiques d’un point de vue environnemental. « Ce que l’on fait, c’est un exemple par excellence d’économie circulaire, avance-t-il. On récupère des matières directement aux usines agroalimentaires, on les traite, on les valorise et on les retourne comme nutriments dans la chaîne alimentaire. Tout cela est fait avec des contrôles de qualité exigeants et rigoureux afin d’assurer aux utilisateurs de nos produits la garantie de rendement nutritionnel. Pour bien imager la circularité, par exemple, nous récupérons des écarts de production provenant de fabricants de biscuits ou de croustilles, nous leur faisons subir un traitement physique et thermique et nous les remettons en farine comme ingrédient dans l’aliment des porcs. Autre exemple, nous récupérons à l’usine laitière du lactosérum qui provient de la fabrication du fromage, nous le livrons à une ferme laitière qui l’incorpore dans la ration, et le lait produit par la vache est livré à l’usine laitière. Et le cycle recommence. »

Selon le propriétaire de Prorec, ce modèle d’affaires est bénéfique pour l’environnement, pour l’économie locale et pour les agriculteurs. « Non seulement nos produits donnent accès aux éleveurs et aux meuneries du Québec à des ingrédients qui diminuent le coût d’alimentation de leur élevage, mais il est généralement moins dispendieux et plus responsable d’un point de vue environnemental, pour les usines alimentaires, de nous confier les matières organiques que de les envoyer à d’autres fins quand cela est possible », ajoute Stéphane Le Moine.

Interpeller les gouvernements et le milieu agricole

Convaincus des bienfaits de leurs produits et de leur modèle d’affaires, les propriétaires de Prorec veulent maintenant mieux se faire connaître des décideurs et du milieu alimentaire. « Les gouvernements ont des cibles de réduction de GES à atteindre et nous pouvons les aider. D’autres entreprises font aussi de la valorisation; nous ne sommes pas les seuls à agir dans notre secteur d’activité », note M. Le Moine, qui souhaite que son secteur soit mieux reconnu et reçoive du soutien.

Il explique que les nutriments remis sur le marché par Prorec permettent chaque année de consacrer l’équivalent de 12 000 hectares de terres agricoles à autre chose qu’à l’alimentation animale. Et cette superficie ne fera que grandir avec le temps, puisque l’entreprise de Saint-Hyacinthe est en pleine expansion. Elle souhaite augmenter sa production et trouver de nouvelles sources de matières résiduelles.Stéphane et son groupe possèdent toujours deux fermes porcines dans le Centre-du-Québec. L’entreprise maskoutaine emploie actuellement 55 personnes et a le vent dans les voiles. 


Ce portrait d’entreprise d’ici est une présentation de