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Grâce à trois partenariats, Émilie Tremblay peut mettre de l’avant son projet d’agriculture régénératrice et d’élevage d’animaux au pâturage pour la boucherie. Elle a lancé cette année son entreprise les Pâturages du lac Brome à Bolton-Ouest, en Estrie.
« C’est très différent de ce qu’on connaît », affirme-t-elle. La pratique consiste à laisser les animaux au pâturage, les laisser s’y alimenter et effectuer des rotations à l’aide de clôtures amovibles. « C’est un processus adaptatif. Il n’y a pas de livre de recettes. Ça prend beaucoup d’observation. Ce qui marche à une place ne fonctionnera pas nécessairement ailleurs », mentionne l’agricultrice. Elle explique que son travail consiste entre autres à analyser le temps qu’elle doit laisser les animaux au pâturage, le temps nécessaire de repos à la terre pour que les plantes repoussent avant de les ramener et combien de temps prend le sol pour se régénérer.
Des terres en friche à revaloriser
Pour réaliser son projet, Émilie Tremblay mise sur des terres en friche dans son secteur afin de les revaloriser. Pour les premières années, les propriétaires lui prêtent la terre gratuitement ou la lui louent pour une somme minime. En échange, elle travaille pour l’enrichir. « Au fil des années, le pâturage sera de meilleure qualité et plus nutritif, les animaux grossiront plus vite. Le propriétaire pourra être intéressé à demander une compensation », indique l’agricultrice, qui possède actuellement 12 brebis, 18 agneaux, 1 lama (qui agit comme le gardien), 14 bouvillons ainsi que 300 poules et canards sur trois terres.
Son dernier jumelage a été réalisé à la suite d’un appel à tous en mars dernier sur Facebook par Janic Gosselin et Jacques-André Dupont, président et chef de direction de C2 International. Le couple de mécènes cherchait à aider un agriculteur ayant un projet qui permettrait de valoriser une partie de leur terre. La publication a pris une ampleur insoupçonnée. Ils ont reçu une centaine de propositions. Ils ont finalement eu recours au service de maillage L’Arterre pour les guider dans leur choix. « La réalité, c’est qu’on n’avait pas les connaissances pour savoir ce qu’on pouvait faire sur notre terre », mentionne M. Dupont. Ce dernier avait un intérêt plus marqué pour le maraîchage, d’autant que leur fille est végétarienne, alors que sa conjointe préférait des animaux. L’agente de L’Arterre, Élyse Cardinal, les a tout de suite dirigés vers Émilie Tremblay et le couple a été enchanté par cette rencontre. « On a aimé l’aspect novateur de son projet », souligne Janic Gosselin.
Le couple aménagera la grange, qui a jadis accueilli des vaches laitières, pour y recevoir les moutons et clôturera son terrain de façon permanente. Les animaux devraient arriver en octobre ou en novembre. Cet ajout de 12 hectares portera à 40 hectares la superficie de terres occupées par Émilie Tremblay. Tant elle que le couple Gosselin-Dupont espèrent que ce jumelage fera des petits dans la région, où ce type de terrains est fréquent, disent-ils. Déjà, l’agricultrice a reçu certaines offres et Jacques-André Dupont, des messages de gens intéressés à faire comme lui. « On crée un petit mouvement. L’accès à la terre, c’est un enjeu au Québec. Comme un battement de papillon, un petit événement peut à terme avoir un gros impact », souligne-t-il.