Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Afin de contrôler leur production de A à Z et de se prémunir contre les fluctuations des prix offerts par les plus gros transformateurs, trois producteurs porcins ont acquis un abattoir bovin désaffecté situé à Les Cèdres en Montérégie et l’ont converti pour l’abattage et la transformation de viande de porc.
Mario Côté, propriétaire du Groupe Mario Côté, un important joueur dans le secteur porcin, Janin Boucher, président du Groupe Cérès, et Jocelyn Bertrand, propriétaire des Élevages J. Bertrand, ont démarré les activités de l’abattoir, rebaptisé CBCo Alliance, en novembre 2020.
Voilà qui leur a permis d’ajouter une roue à l’engrenage de leurs entreprises respectives. « C’est une stratégie d’affaires, précise M. Boucher. On souhaite toucher à plus de segments possibles de la production pour stabiliser nos revenus, et pour comprendre la chaîne de production du début jusqu’à la fin. C’est la finalité de tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant », dit-il. Son collègue Jocelyn Bertrand et lui peuvent compter sur l’expérience de leur troisième partenaire, Mario Côté, qui n’en est pas à ses premières armes avec les abattoirs. « J’en ai un pour le canard et j’en ai un autre pour le porc en collaboration avec un autre producteur, à Sainte-Hélène-de-Bagot. Par expérience, je peux dire qu’un abattoir, c’est toujours un risque financier. C’est toujours très difficile à démarrer, comme pour toute nouvelle entreprise. C’est pourquoi je m’associe toujours avec d’autres producteurs afin de partager les risques autant que les bénéfices à plus long terme », indique M. Côté, propriétaire d’Isoporc et de plusieurs autres entreprises, dont Canards du Lac Brome.
Une aide fédérale en renfort
Le groupe a obtenu le 21 juillet un prêt fédéral pouvant atteindre 5 M$ dans le cadre du Fonds d’urgence pour la transformation. Ce prêt vise la modernisation des équipements de l’usine. « C’est un abattoir de bœuf construit en 1986 et ça fait 10 ans qu’il n’a pas fonctionné », indique M. Boucher. Il n’y a même pas de réseau wifi, alors on n’a pas le choix de le moderniser. Notre objectif est d’arriver d’ici 2024 avec un rythme d’abattage de 20 000 porcs par semaine », prévoit-il.
Les trois producteurs impliqués dans cette aventure ont tous avoué avoir un grand respect pour le travail fait par les plus gros abattoirs comme Olymel. « On a à 100 % les mêmes problèmes qu’eux à tous les niveaux, dont celui du recrutement de la main-d’œuvre, qui demeure l’un des principaux freins », disent-ils. Sans compter la mise en marché, puisque la plus grande part de leur production de viande transformée est exportée.
Présentement en rodage, l’abattoir transforme une partie de la production porcine des élevages de M. Bertrand. « On intégrera progressivement une portion des productions de M. Roy et des miennes », précise M. Boucher, signalant que l’abattoir ne pourra par ailleurs jamais abattre l’entièreté de leur production respective.