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Les Éleveurs de porcs du Québec ont lancé un cri du cœur qu’ils espèrent être le dernier, le 9 août, pour demander au syndicat des employés de l’usine d’Olymel de Vallée-Jonction et à la direction de l’entreprise de mettre de l’eau dans leur vin afin d’en arriver à une entente.
« Ça devient de plus en plus compliqué et difficile de trouver des solutions. Le mur est à quelques centimètres », a souligné le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, le 9 août, lors d’une conférence de presse tenue à Sainte-Marie, dans Chaudière-Appalaches, à quelques kilomètres de l’usine où une grève dure depuis plus de trois mois.
Inquiétante canicule
M. Duval a utilisé une image forte pour illustrer la crainte des éleveurs face à la canicule qui s’annonce dans les prochains jours et les effets dévastateurs qu’elle pourrait avoir sur les porcs entassés « à un niveau historique » dans les élevages. « Imaginez que quarante personnes s’entassent dans un 1 1/2 au troisième étage d’un appartement sans air conditionné. Eh bien, c’est ça que les éleveurs vivent présentement. L’euthanasie, c’est une conséquence que nous ne voulons pas franchir, mais on n’aura pas le choix s’il n’y a pas d’entente. On n’a pas d’avenue autre que d’abattre nos porcs.»
Le président du syndicat des Éleveurs de porcs de la Beauce, René Roy, a quant à lui imploré les deux parties de retourner rapidement à la table des négociations et de « rester à cette table aussi longtemps qu’il le faudrait pour régler le conflit ». « On a 500 producteurs dans la région qui vivent beaucoup de détresse et d’incertitude. Ils ne savent plus comment ils vont pouvoir continuer à faire leur travail lorsqu’ils se lèvent le matin », a-t-il confié.
Une tache sur la filière porcine
Le président de l’Union des producteurs agricoles du Québec, Marcel Groleau, a de son côté dit ne pas comprendre comment, après 22 rencontres de réconciliation, il n’avait toujours pas encore été possible de trouver un accord. Il en a appelé de la responsabilité de tous les acteurs impliqués, dont le ministre du Travail Jean Boulet, le syndicat des employés et de la direction de l’entreprise Olymel, laquelle est « responsable de 80% de l’abattage des porcs du Québec », a-t-il signalé. « Alors, quand il [Olymel] ne peut pas respecter ses engagements envers les éleveurs, il y a nécessairement d’importantes conséquences. Il a donc la responsabilité morale et éthique de régler ce conflit-là », a-t-il ajouté. Selon lui, le gaspillage alimentaire qui résulte de cette situation aura des conséquences désastreuses en entachant la réputation de la filière porcine au Québec.