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L’Agence d’inspection des aliments du Canada (ACIA) travaille à préparer un règlement qui devrait être déposé prochainement afin que les troupeaux de chèvres soient obligatoirement identifiés, tout comme leurs déplacements. Les moutons, cervidés et bovins seront aussi touchés par ces changements.
En cours d’élaboration depuis une dizaine d’années, le règlement devrait être effectif, si tout se déroule comme prévu, en 2022. L’ACIA prévoit publier le règlement à l’automne et une période de 90 jours sera allouée aux personnes interpellées pour émettre leurs commentaires. L’agence ajustera le règlement si nécessaire avant son adoption.
Actuellement, les éleveurs de chèvres n’ont pas l’obligation d’identifier leur troupeau. De plus, les propriétaires de moutons, bovins et cervidés ainsi que ceux des chèvres n’ont pas l’exigence de déclarer leurs déplacements. « Présentement, on a les renseignements de leur naissance et ceux de fin de vie, mais on n’a aucun renseignement sur les mouvements au cours de leur vie », indique Marie-Andrée Frédette, agente vétérinaire du programme section traçabilité de l’ACIA. Elle explique que quatre enjeux sont recherchés par ce règlement. D’abord, il vise à réglementer les espèces qui partagent des maladies similaires avec d’autres, par exemple la tremblante chez le mouton, la chèvre et le cervidé. Cela permettra aux agents d’être plus efficaces pour contrôler une maladie.
Ensuite, la période de déclaration sera réduite à sept jours. « Idéalement, on vise 48 heures pour pouvoir réagir plus rapidement », indique Mme Frédette. Le règlement permettra aussi de connaître l’emplacement exact des animaux identifiés. Ce qui favorisera les interventions en cas de catastrophes naturelles, par exemple. Présentement, l’adresse qui figure au dossier de l’animal peut être un bureau ou une résidence. Finalement, il aidera à connaître tous les déplacements entre sa naissance et son décès.
Des bénéfices
La porte-parole de l’ACIA spécifie que l’acceptabilité des éleveurs sera importante à obtenir dans le processus. « On souhaite consulter l’industrie pour minimiser ces impacts et arrimer avec ce qui se fait déjà », affirme Marie-Andrée Frédette. Elle précise que cette identification aura aussi des bénéfices pour les éleveurs, entre autres en permettant à l’ACIA d’intervenir plus rapidement, mais ça ouvrira aussi certains marchés, dont celui de l’exportation. « Un système de traçabilité efficace rassure les autres pays qui importent concernant notre capacité à prévenir les maladies et à réagir », indique-t-elle.
Évelyne Laroche, présidente du Regroupement des éleveurs de chèvres de boucherie du Québec, estime que ce règlement est attendu des membres. « Plusieurs élevages y voient des avantages », dit-elle, tout en mentionnant ne pas avoir entendu de commentaires négatifs à cet effet. Selon elle, l’identification est positive et ouvre des portes. De son côté, son troupeau de chèvres Boer est identifié. Cela permet à la propriétaire de la Chèvrerie du Biquet à Warwick, au Centre-du-Québec, d’importer des boucs des États-Unis et de maintenir une bonne génétique.
Des étiquettes préapprouvées
Les éleveurs qui souhaitent déjà identifier leurs animaux ont accès à des étiquettes préapprouvées. « En sachant que ça s’en vient, il y a peut-être des éleveurs qui aimeraient investir dans des étiquettes », indique Marie-Andrée Frédette de l’ACIA.