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Trois producteurs maraîchers sondés par La Terre la semaine dernière ont relevé des prix en deçà de la moyenne pour leurs laitues, et aussi pour quelques autres légumes.
« Nous, on a terminé la récolte de laitues il y a trois semaines et les prix pour les surplus qu’on vend aux États-Unis, ça a été terrible », a fait remarquer Pascal Lecault, producteur à Oka dans les Laurentides. Ce dernier constatait le 30 juin le même phénomène pour ses choux et ses choux-fleurs qu’il était déjà à récolter. « Dans les grandes chaînes d’épicerie, ça va. C’est vraiment le marché de l’exportation aux États-Unis qui est saturé », soutient-il.
Sylvain Guinois, producteur à Saint-Isidore en Montérégie, a également relevé des prix « au deçà de la normale » sur le marché des États-Unis, mais aussi celui de Montréal pour ses laitues. « C’est sûr que si on compare à l’an dernier, où on a obtenu des prix records, c’est vraiment décevant. » Quant à Jean-Claude Guérin, producteur à Sherrington dans cette même région, il a noté une saturation du marché « partout ». « Il n’y a pas vraiment de demande et les prix sont bas. On vend en dessous du coût de production. On ne comprend pas trop pourquoi », a soutenu l’agriculteur qui vend ses laitues pour la transformation, mais aussi auprès des détaillants alimentaires.
L’agroéconomiste Sébastien Brossard explique que la récolte de laitues hâtive et abondante au Québec, en raison de la chaleur, a créé une congestion sur le marché local ainsi que pour l’exportation, alors que la demande pour les légumes des États-Unis était déjà au ralenti au début juin. « Avec les marchés publics qui commencent, ça se replace au Québec », note-t-il néanmoins. Du côté des exportations, l’agroéconomiste prévoyait la semaine dernière que « ça décolle après le 4 juillet ». Déjà, la tendance des prix des laitues de la Californie était à la hausse sur les marchés grossistes de Boston.
Début de saison « couci-couça »
La difficulté à obtenir de bons prix, la chaleur et la pluie qui se fait rare laissent place à un début de saison qualifié de « couci-couça » par Jean-Claude Guérin, qui a choisi comme stratégie de doubler ses effectifs depuis un mois pour l’irrigation de ses cultures. « On récolte des laitues tous les jours. C’est sûr que c’est variable, mais dans l’ensemble c’est correct, parce qu’on a beaucoup irrigué. On travaille fort », souligne le producteur qui espère que ses récoltes d’oignons et de carottes, qui ne sont pas encore commencées, seront épargnées par le printemps sec, le vent et les gels survenus il y a quelques semaines.
Sylvain Guinois, de son côté, estime que ses laitues sont belles, malgré le temps sec et un épisode de grêle survenu durant la semaine du 21 juin. « C’était la même journée que la tornade à Mascouche [dans Lanaudière]. Nous, on a eu de la grêle, des orages et pas mal de vent. Ça a un peu abîmé les champs, mais ce n’est pas trop mal », dit-il.