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La professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Monique Lacroix a développé avec son équipe un film d’emballage biodégradable capable, explique-t-elle, de réduire de façon importante le taux de pertes de fraises après plusieurs jours d’entreposage.
Selon des producteurs sondés par La Terre, si la technologie permet réellement de prolonger le temps de conservation des fruits, elle pourrait représenter un game changer pour l’industrie. « J’imagine que ça devra être testé davantage pour avoir la certitude que c’est adapté à la réalité des fermes du Québec, mais déjà, que des chercheurs se penchent sur la question, c’est encourageant », commente David Lemire, président de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.
Il explique que la durée de préservation moyenne d’une fraise sur les étalages actuellement, selon les conditions d’entreposage et le type de variété, est d’environ 5 à 7 jours. Or, dans le cadre de l’étude, l’équipe de chercheurs a noté 55 % de pertes au 12e jour de conservation pour les fraises entreposées sans emballage. Le taux de pertes descendait à 38 % lorsque les fruits étaient recouverts du film. « Il est difficile de promettre un temps de conservation fixe avec l’emballage, parce que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, comme les conditions d’entreposage, mais le film réduit le pourcentage de pertes sur plusieurs jours », assure la chercheuse.
Concrètement, l’équipe a développé une pellicule faite de chitosane, une molécule naturelle issue de la carapace de crustacés qui présente des propriétés antifongiques. Le film d’emballage combine également des huiles essentielles et des nanoparticules d’argent, qui ont toutes deux des propriétés antimicrobiennes. « Les vapeurs d’huiles essentielles protègent les fraises. Lorsque le film entre en contact avec les fruits, le chitosane et les nanoparticules empêchent le développement de moisissures et de bactéries pathogènes en surface », détaille Mme Lacroix.
Une occasion d’exporter et d’obtenir de meilleurs prix
David Lemire, qui cultive des fraises et des framboises à Trois-Rivières en Mauricie, estime qu’une protection à même l’emballage garantissant le prolongement de la conservation, même de quelques jours, permettrait aux producteurs du Québec d’envisager davantage l’exportation. Pour Guy Pouliot, de l’île d’Orléans, il s’agirait d’une occasion d’éviter la vente à rabais lorsque les volumes sont trop importants par rapport à la demande.
Les producteurs auraient plus de latitude pour attendre avant d’écouler leurs fruits et pourraient ainsi obtenir de meilleurs prix. Le film d’emballage développé par les chercheurs de l’INRS peut aussi être utilisé dans d’autres productions de fruits et légumes, par exemple, pour les cultures de framboises dont le temps de conservation est souvent encore plus court que celui des fraises.