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Les producteurs de petits fruits ne sont pas les seuls à avoir subi les contrecoups des gels tardifs survenus à la fin mai.
Nathalie Rainville et Jean-François Poirier, copropriétaires d’un verger dans Lanaudière, ne pourront pas accueillir de clients pour l’autocueillette cet automne, car ils ont perdu tous leurs fruits d’un coup. Qu’à cela ne tienne, ces derniers ne se découragent pas et envisagent déjà différentes options pour attirer les visiteurs sur leur site… malgré l’absence de pommes dans les arbres. « On n’a pas encore décidé tout à fait ce qu’on allait faire. On est encore sous le choc d’avoir tout perdu », témoigne la pomicultrice de Saint-Jean-de-Matha. « On veut peut-être proposer des visites guidées, comme dans un vignoble. Ça reste à voir, mais on veut trouver une façon d’offrir une expérience aux clients, qui remplacerait l’autocueillette.
On veut attirer des gens pour qu’ils achètent nos cidres », soutient-elle. La productrice envisage également de vendre des pommes d’autres vergers en kiosque. « On réfléchit à une façon de rentabiliser nos activités », soutient celle qui réalise environ 60 % de ses ventes à l’automne, surtout grâce à l’autocueillette.
Météo de plus en plus capricieuse
Laurie Ann Prevost, pomicultrice à Hinchinbrooke en Montérégie, évalue quant à elle avoir perdu 50 % de ses fruits en raison des gels récents. Elle explique ne pas en être à sa première mauvaise expérience avec la météo. En 2012 et en 2017, des épisodes de grêle lui avaient aussi causé d’importants dommages. « C’est notre réalité, il faut trouver une façon de se débrouiller quand ça arrive », soutient-elle. Pour faire un peu de profits, celle-ci vend les pommes endommagées à des entreprises locales pour la transformation. Elle vend également des fruits « moins beaux, mais bons » au détail et en autocueillette à prix réduit.
Se diversifier pour prévenir les coups Philippe Quinn, dont la ferme d’agrotourisme se situe à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot en Montérégie, se rappelle le cauchemar qu’il a vécu, il y a cinq ans, lorsqu’il a perdu l’entièreté de ses fraises destinées à l’autocueillette, en raison d’un virus qui a « scrappé ses champs ». Cette année-là, il s’est tourné pour la première fois vers l’autocueillette de légumes et de maïs sucré. « Finalement, ça a tellement bien marché qu’on a battu des records de revenus », affirme celui qui propose, encore aujourd’hui, l’autocueillette de fraises, mais aussi de pois, de haricots, de citrouilles et de bleuets. « Je pense que se diversifier devient un incontournable pour se ‘‘ backer’’, parce qu’on ne sait jamais ce qu’il peut arriver avec la météo. On propose aussi d’autres activités pour attirer des visiteurs. Il faut créer une expérience à la ferme », estime-t-il. |