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Les pompiers du village de Yamachiche en Mauricie prennent les grands moyens pour protéger les producteurs agricoles des émanations de gaz potentiellement mortels en milieu clos.
Dorénavant, avant une intervention dans leur silo ou une préfosse, les agriculteurs de la petite localité pourront faire appel à la brigade incendie pour y mesurer la concentration de gaz toxiques. Ce nouveau service entièrement gratuit a été développé par le Service de sécurité incendie, principalement à l’initiative du directeur François Pellerin, lui-même agronome et producteur de volailles. « Je côtoie de nombreux producteurs et je suis donc très sensible à toutes les questions de sécurité, dit-il. Je sais très bien que les statistiques sur les accidents à la ferme ne disent pas tout, que les “ça a passé proche” ne sont pas recensés et ce sont ces cas-là qu’il faut aussi prévenir parce que trop souvent, ils finissent dans la catégorie des accidents mortels. »
Le chef Pellerin a donc eu l’idée d’offrir aux producteurs les services d’une équipe de pompiers chargée de mesurer la concentration de gaz avant d’effectuer des travaux en milieu clos. Pour ce faire, il manquait à leur arsenal un détecteur pouvant mesurer les concentrations d’un plus grand spectre de gaz potentiellement mortels, dont le dioxyde d’azote. « Il y a très peu de producteurs qui possèdent un détecteur aussi complet, affirme François Pellerin. Pire encore, ceux qui en ont un ne savant pas toujours comment le calibrer adéquatement et je dis toujours qu’il peut être tout aussi dangereux d’avoir un détecteur mal calibré que de ne pas en avoir du tout. » Le conseil municipal en a approuvé l’achat sans hésitation, pas plus qu’il n’a hésité à assumer le temps passé par les pompiers dans les fermes.
Lorsqu’un producteur en fera la demande, une équipe de deux pompiers va se déplacer à la ferme pour y mesurer la concentration de gaz dans un silo ou une préfosse et le cas échéant, proposer des méthodes de travail pour assurer une intervention sécuritaire.
La mise en place de ce nouveau service a été accompagnée d’une campagne d’information auprès des producteurs qui ont reçu par la poste un dépliant explicatif. « C’est certain qu’on va se prévaloir de ce service, dit le producteur laitier Jean-Luc Bellemare, dont le fils Marc est membre de la brigade incendie. Sa ferme a été choisie comme le lieu de lancement du nouveau service.
Le chef Pellerin ne s’en cache pas. Le nouveau service est aussi l’occasion pour son équipe de faire de la prévention dans les fermes en prodiguant des conseils sur les mesures de sécurité et les techniques de travail sécuritaire. Il souhaite maintenant que d’autres localités à travers le Québec suivent l’exemple de Yamachiche pour mieux combattre les accidents mortels en milieu agricole.