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Après deux refus pour dézoner une terre agricole permettant de construire l’abattoir d’Exceldor, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) vient de donner son accord préliminaire, le 16 juin, et selon certaines conditions, au dézonage d’une dizaine d’hectares considérés parmi les meilleurs au Québec.
Cette nouvelle constitue une volte-face de la CPTAQ puisque l’organisme avait refusé une première fois, en décembre 2019, le dézonage de ladite terre, tel que demandé par la Ville de Saint-Hyacinthe. Puis, en juin 2020, lors de l’orientation préliminaire, la CPTAQ a indiqué qu’elle refuserait la demande de dézonage de la terre de 24 hectares, cette fois initiée par la MRC des Maskoutains et Exceldor. Le président d’Exceldor, René Proulx, avait dit à La Terre l’automne dernier : « On va tout faire pour que la CPTAQ nous donne les droits. »
Coup de théâtre
Dans un avis de modification de l’orientation préliminaire, la CPTAQ écrit le 16 juin qu’elle entend autoriser le dézonage de la fameuse terre, et ce, spécifiquement pour la construction de l’abattoir d’Exceldor sur une superficie d’environ 10 hectares.
La CPTAQ justifie sa décision par l’importance de maintenir l’intégrité de la filière avicole québécoise indiquant que « la fermeture de l’abattoir d’Exceldor priverait
400 producteurs agricoles d’un débouché pour écouler leurs volailles ». Elle ajoute que certains critères comme l’accès à l’eau potable en quantité de même que la gestion des eaux usées et de la proximité des employés sont des enjeux pour assurer la mise en œuvre d’un tel projet.
Pourtant, dans la même décision, la CPTAQ estime que des entreprises pourraient voir le jour ailleurs que sur cette terre agricole, notamment sur des terrains à l’intérieur du périmètre urbain de la Ville de Saint-Hyacinthe ou ailleurs dans d’autres municipalités de la MRC.
Confrontation
La CPTAQ mentionne dans sa décision que la construction de l’abattoir s’intègre bien dans la Politique bioalimentaire gouvernementale 2018-2025 et évoque des retombées intéressantes oscillant entre 200 et 250 M$, de même que le maintien et la création de 300 à 600 nouveaux emplois. Rappelons que ces arguments économiques avaient été encensés par le premier ministre François Legault, lequel s’était montré favorable au dézonage de la terre lors d’une visite dans la région le 25 août 2020.
La Fédération de l’UPA de la Montérégie dit analyser la décision de la CPTAQ, mais son président Jérémie Letellier avait spécifié en entrevue à La Terre l’automne dernier qu’il ne pouvait concevoir la disparition d’une terre ayant une excellente valeur agronomique, spécifiant que cette décision deviendra emblématique pour toute l’agriculture de la province. « Si ça passe, ça donne le signal que n’importe qui, qui possède assez d’argent et d’influence politique peut réussir à dézoner une terre », avait-il dénoncé.
Le dézonage de cette terre vise à construire une usine qui profitera à un groupe d’agriculteurs, propriétaires de la marque Exceldor.