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Lorsqu’il a acquis la maternité Porc Extra avec son partenaire d’affaire Serge Ménard en 2008, Luc Loranger poursuivait l’histoire d’une entreprise familiale puisque c’est dans cette ferme que son père avait grandi. Le producteur était cependant loin d’imaginer que sa fille Kim allait écrire le prochain chapitre à ses côtés.
SAINT-PAUL-DE-JOLIETTE — En 2016, Kim Loranger s’apprêtait à terminer son baccalauréat en agronomie lorsqu’elle a réalisé que la ferme lui manquait. Elle a fait part de sa volonté de revenir aux sources à son père Luc, et celui-ci ne l’avait pas vu venir.
« C’était une énorme surprise pour moi d’apprendre les intentions de ma fille durant le temps des Fêtes, indique Luc Loranger. Elle avait commencé en éducation à l’université avant de se réorienter en agronomie. Rien ne me laissait croire qu’elle était intéressée et je n’avais jamais voulu lui mettre de pression. L’été suivant, tout s’est concrétisé en l’espace de quelques mois. Un transfert, ça peut se faire très rapidement! » L’agricultrice de 28 ans n’a jamais regretté sa décision de revenir à la ferme. En plus, le conjoint de Kim, William Lafond, s’était déjà découvert une passion pour l’élevage porcin en travaillant pour son beau-père. « Mon copain aimait vraiment l’agriculture, explique Kim. De mon côté, tout est devenu plus clair dans ma tête à la fin de mes études. Je n’étais pas bien en ville. J’ai toujours eu la passion des animaux. »
Partenariat solide
À l’époque, Luc Loranger et Serge Ménard formaient un partenariat bien soudé puisqu’ils étaient copropriétaires de la maternité de 550 truies, Porc Extra, en plus de détenir leurs entreprises respectives : La Ferme Luc Loranger et La Ferme Méloporc. Les deux entrepreneurs ont alors décidé de vendre Porc Extra au jeune couple pour les intégrer avec eux. « J’aurais donc aimé que mon père soit encore vivant aujourd’hui pour voir la ferme où il est né se faire transférer à l’un de ses petits-enfants, confie Luc Loranger. En vieillissant, je trouvais ça super important que cette ferme reste dans la famille. »
L’an dernier, Serge Ménard a décidé de se retirer. Le jeune couple a acquis Méloporc avec Luc. Maintenant, la famille Loranger travaille toute ensemble, en compagnie de quatre Guatémaltèques qui s’occupent de 1 500 truies sur trois entreprises différentes. La famille vend plus de 2 000 porcelets mensuellement. « On a nos mentors, Serge [Ménard] et mon père, qui sont toujours là pour nous supporter, laisse entendre Kim. Ils ont reçu une médaille d’argent de l’Ordre national du mérite agricole, il y a trois ans. Ils nous ont laissé de belles entreprises en santé. Ça nous aide à être performants. »
Fierté familiale Même si les trois entreprises de la famille Loranger sont en croissance, la dimension familiale est particulièrement importante. D’ailleurs, Kim fait tout son possible pour inclure les quatre travailleurs étrangers originaires du Guatemala. « J’agis quasiment comme une maman avec eux, mentionne-t-elle avec le sourire. On tisse des liens forts et, à leur départ, je m’assure d’offrir quelques cadeaux pour eux et pour leur famille. » Cette proximité, Luc veut la garder au travail, mais également avec les consommateurs de la Belle Province. « Aujourd’hui, même si nous avons une certaine envergure, ça reste une ferme familiale, insiste-t-il. Je suis fier que ce soit une ferme gérée par des Québécois et pour nourrir des Québécois. » |