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L’Union des producteurs agricoles (UPA) se joint aux regroupements provinciaux d’éleveurs de volailles et de porcs pour demander une trêve dans les conflits de travail qui paralysent les opérations d’abattages des usines d’Olymel à Vallée-Jonction et d’Exceldor à Saint-Anselme, dans Chaudière-Appalaches.
« On demande soit de maintenir les opérations au minimum, soit de faire une trêve et de reprendre la production en continuant parallèlement les négociations. Car, pour nous, c’est contre nature de devoir euthanasier des animaux, en plus d’être inacceptable sur le plan du gaspillage alimentaire et du bien-être animal », a déclaré le président de l’UPA, Marcel Groleau, lors d’une conférence de presse tenue devant le siège social de son organisation, le 10 juin.
Le conflit de travail à l’usine d’Exceldor a jusqu’ici forcé l’euthanasie non essentielle de près de 500 000 poulets, estime Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de volailles du Québec. « Nous jugeons immorale la position des deux parties de ne pas arriver à s’entendre pour maintenir des opérations minimales afin d’éviter ça », a-t-il fait valoir. Et bien qu’Exceldor se soit engagé à honorer ses contrats avec les producteurs de volailles pendant la durée du conflit, ceux-ci craignent de perdre des parts du marché à court et à long terme.
Perte de revenus pour les éleveurs de porcs
De leur côté, les éleveurs de porcs n’ont pas encore été forcés d’euthanasier des animaux à la ferme, mais souhaitent faire tout ce qu’ils peuvent pour ne pas devoir en arriver là. « Jusqu’ici, la grève à l’usine de transformation d’Olymel à Vallée-Jonction, qui perdure depuis 28 avril, a fait augmenter le nombre de porcs en attente à 100 000 dans les élevages. Cette situation entraîne de nombreux impacts financiers pour les producteurs, a souligné Alexandre Cusson, directeur général des Éleveurs de porcs du Québec. Car ils doivent débourser plus pour nourrir les animaux, qui doivent souvent être vendus moins cher dans d’autres abattoirs pour éviter l’euthanasie », dit-il. Il signale de plus que la chaleur des derniers jours a entraîné de la mortalité dans les troupeaux, qui sont plus entassés qu’en situation normale.
Trouver une solution à long terme
La concentration des activités d’abattage et de transformation au Québec, où Exceldor et Olymel se partagent 96 % de la production de poulets, est en grande partie responsable de cette situation, selon Pierre-Luc Leblanc. « Il faut absolument que le gouvernement travaille sur une solution à long terme afin d’éviter que ça se reproduise. Il suffirait d’un feu ou d’un autre conflit pour nous replonger dans la même impasse. Et nous ne voulons plus jamais revivre ça », a-t-il confié en entrevue avec La Terre.
Selon lui, permettre à certains abattoirs d’augmenter leur capacité de production, même si elle n’est pas exploitée au plein potentiel en tout temps, pourrait permettre de réorienter la viande plus facilement lorsqu’une situation hors de contrôle survient.
De son côté, Marcel Groleau a fait savoir que la désignation des usines de transformation de viande comme des services essentiels à la population pourrait être une avenue possible pour éviter que de futures grèves ne viennent paralyser toute la chaîne d’approvisionnement.