Page conseils 14 juin 2021

La lutte aux changements climatiques en agriculture : par où commencer?

Le secteur agricole est aux premières loges quand on parle de changements climatiques. Depuis 2017, le projet Agriclimat a déterminé, avec des producteurs agricoles et des intervenants de 10 grandes régions agricoles du Québec, les menaces potentielles que représentent les changements climatiques pour les entreprises ­agricoles ainsi que des pistes d’adaptation à envisager.

À titre d’exemple, s’adapter à l’évolution du climat nécessite un constat scientifique, des pistes concrètes et un accompagnement ciblé.

Exemple de constat :

  • La hausse des températures annuelles ainsi que les conditions estivales plus chaudes pourraient faciliter la survie des ennemis des cultures et l’arrivée de nouvelles espèces pouvant affecter la qualité et la quantité des productions végétales.

Exemples de pistes d’adaptation :

  • À l’échelle de l’entreprise, une meilleure connaissance des insectes, maladies et mauvaises herbes, un dépistage rigoureux et l’aménagement d’espaces de biodiversité sont des pistes à explorer par le producteur, en plus du choix de variétés pouvant être moins sensibles à certains ennemis des cultures.
  • À l’échelle collective, il peut être envisagé de développer une vigie sur l’arrivée de nouveaux ennemis des cultures, de partager les connaissances entre les intervenants qui offrent ce service et d’accompagner les producteurs d’un secteur donné dans l’intégration des principes de lutte intégrée.

Accompagnement ciblé

La première phase du projet Agriclimat a permis de développer un plan d’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques pour chacune des 10 régions couvertes par le projet. De nombreuses fiches projets visant à répondre aux enjeux collectifs d’adaptation y sont présentées. Pour en savoir davantage sur l’adaptation à l’échelle de l’entreprise, 83 fiches de sensibilisation ciblant les productions agricoles principales de ces régions sont téléchargeables sur Agriclimat.ca.

Agriclimat 2

La seconde phase du projet Agriclimat (2021-2024) permettra de traiter simultanément d’adaptation aux changements climatiques, de réduction des gaz à effet de serre (GES) et de séquestration du carbone. Le projet vise à faciliter la prise de décision à l’échelle de l’entreprise et à mettre en œuvre les plans régionaux ­d’adaptation par des actions collectives.

Soyez à l’affût, car Agriclimat 2 sera l’occasion :

  • de suivre l’évolution de fermes pilotes sur lesquelles un diagnostic de la vulnérabilité aux changements climatiques ainsi qu’une évaluation des émissions de GES et du carbone séquestré seront réalisés et ­partagés. Soutenu par une équipe dédiée, le ­producteur déterminera les actions adaptées à sa situation, les mettra en œuvre et documentera et partagera son expérience auprès des producteurs de la province;
  • de participer à un projet collectif de votre région, permettant de contribuer à la lutte contre les changements climatiques du secteur agricole du Québec;
  • d’en apprendre davantage lors de partages, d’échanges ou de formations, ou en participant à un événement d’envergure, le Colloque Agriclimat 2024.

Informez-vous auprès de la fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de votre région pour toute question relative au projet Agriclimat. Les prochaines années seront certainement fertiles en initiatives régionales individuelles et collectives grâce entre autres au vaste réseau de ­collaborateurs déjà en place. 

Qui est derrière Agriclimat?

Le projet Agriclimat, piloté par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, est soutenu financièrement par le programme Action-Climat Québec du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Agriclimat peut compter sur la collaboration de l’UPA et de ses 12 fédérations régionales, d’Ouranos, de VIA Pôle d’expertise en services-conseils agricoles, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, de La Financière agricole du Québec, de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement, de Lactanet, du Centre de développement du porc du Québec, du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec, de la Fondation David Suzuki ainsi que de plusieurs chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, de l’Université Laval et de l’Université du Québec en Abitibi. 

SARAH DELISLE, AGR., responsable du projet Agriclimat
SYLVESTRE DELMOTTE, AGR., consultant en agroenvironnement