Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
L’agroéconomiste Sébastien Brossard a procédé en 2020 à une tournée dans 250 magasins alimentaires du Québec de différentes superficies pour questionner les chefs de rayons de fruits et légumes sur les tendances d’achat des consommateurs. Parmi ses principaux constats, il remarque que les ventes moyennes pour ces produits en épicerie ont bondi par rapport aux années précédentes. C’était la quatrième tournée du genre qu’il effectuait depuis 2017.
« La tendance moyenne des ventes pour les fruits et légumes – incluant les produits importés – était à la hausse d’environ 15 % par rapport à 2019. À titre comparatif, de 2018 à 2019, la croissance était plutôt de 5,2 % », détaille-t-il. En isolant seulement les fruits et légumes locaux, M. Brossard recense que les ventes ont connu une progression de l’ordre de 16 %. Quant aux fruits et légumes biologiques, la hausse moyenne se chiffre à environ 19 % par rapport à 2019.
Selon les échos que l’agroéconomiste a obtenus sur le terrain, ces statistiques, dit-il, témoignent d’une mouvance des consommateurs vers « les produits santé » qui s’est accentuée avec la crise sanitaire.
Plus de place aux légumes du Québec
Sébastien Brossard note que 198 des 250 détaillants visités ont fait part de leur volonté de mettre en évidence et de bien positionner les légumes du Québec dans le magasin. Il s’agit d’une progression par rapport à 2019 où 170 marchands avaient indiqué déployer des efforts en ce sens.
L’agroéconomiste remarque toutefois que certaines améliorations pourraient être faites en ce qui a trait à la présentation des produits. Lors de sa tournée effectuée entre avril et août 2020, il a répertorié 163 erreurs d’affichage, dont 41 concernaient les tomates en grappe rouges. « On indiquait qu’il s’agissait des tomates en serre du Québec, alors qu’elles provenaient d’ailleurs. »
Par ailleurs, si les lots de fruits et légumes recensés dans les commerces étaient presque tous québécois du côté des panais, des oignons ou du brocoli par exemple, la proportion de framboises locales était beaucoup moins importante par rapport à celles importées. « La conservation de la framboise est très difficile. Les framboises de la Californie se conservent deux semaines, alors que les framboises de champ du Québec, environ un jour », souligne l’agroéconomiste, assurant toutefois que des efforts sont faits pour améliorer la situation. « Des producteurs développent de nouvelles variétés sous abri au Québec qui se conservent plus longtemps pour la vente en épicerie. Le but serait que les framboises de champ se vendent plutôt en autocueillette ou en circuit court », ajoute-t-il.
M. Brossard a effectué sa tournée pour le compte de l’Association des producteurs maraîchers du Québec ainsi que pour l’Association québécoise de la distribution de fruits et légumes. Le but de l’exercice est de sensibiliser les détaillants alimentaires à l’importance de s’approvisionner en fruits et légumes du Québec, en leur remettant notamment des fiches d’information et techniques sur les produits. Dans un avenir rapproché, les partenaires du projet, en collaboration avec des bannières d’épiceries, songent à mettre en place des concours pour inciter les marchands à rendre les comptoirs de fruits et légumes locaux plus visibles.
Cet article a été publié dans notre cahier spécial Fruits et légumes du Québec, printemps 2021.