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Une consultation publique tenue le 28 avril sur un projet de construction d’un site d’engraissement porcin de 3 996 bêtes à Maricourt, en Estrie, a suscité la grogne d’une cinquantaine de citoyens. Le processus de consultation lui-même, qui leur donne un droit de parole après l’approbation du projet par les autorités gouvernementales, a fait l’objet de critiques.
Le maire de Maricourt, Robert Ledoux, a dit être sensible à ce fait. « Il va falloir trouver un moyen de changer cette façon de faire-là, a-t-il déclaré à la fin de la consultation. Je ne suis pas contre les projets de producteurs qui sont des citoyens de Maricourt, comme c’est le cas pour ce projet, mais j’ai peur qu’il nous arrive des compagnies de l’extérieur avec des grosses porcheries et qu’on soit laissés devant le fait accompli. C’est le deuxième [projet du genre] en deux ans. Il ne faut pas se faire envahir. » Le préfet de la MRC du Val-Saint-François, Luc Cahier, a conclu la séance en disant partager les mêmes préoccupations.
Promoteur coincé
Le promoteur du projet, Dannick Chaput, producteur porcin depuis 17 ans, était dans une position bien inconfortable pendant la période de questions des citoyens. Il a dû répondre à plusieurs critiques, parfois virulentes, à l’égard de son projet, et ce, malgré le fait que l’événement ne devait porter que sur cinq mesures d’atténuation à mettre en place.
Une situation que le président des Éleveurs de porcs de l’Estrie, Sébastien Pagé, avait anticipée. « Ce processus [les consultations publiques sur les mesures d’atténuation] crée beaucoup de frustration autant pour le producteur que pour les citoyens, qui ont l’impression d’être placés devant un fait accompli », a-t-il confié, en disant souhaiter un changement à cet égard.
En septembre, un projet d’engraissement porcin similaire, celui-là dans le canton de Valcourt, à quelques kilomètres de Maricourt, a provoqué le même mécontentement. Patrick Mundler, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, avait justement ciblé ce problème dans une entrevue accordée à La Terre. « Il est clair que le processus de consultation publique doit être revu, avait-il dit, car ça n’aide en rien l’acceptation sociale du projet. »
Un projet conforme à la réglementation en vigueur Le nouvel élevage prévu à Maricourt sera construit sur terrain situé en zone agricole. Bien que le nombre de porcs prévu à l’engraissement soit de 3 996 têtes, soit tout près de la limite permise de 4 000, les experts (agronome, ingénieur, représentants du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et du ministère de l’Environnement) présents lors de la consultation publique du 28 avril ont démontré que tous les aspects techniques répondaient aux normes en vigueur, notamment quant au bilan phosphore, à la consommation d’eau, aux émissions d’azote et de CO2 et aux distances minimales avec les résidences avoisinantes. Le promoteur du projet, Dannick Chaput, a confié vouloir construire cette ferme pour son fils sur un terrain acquis à Maricourt il y a plusieurs années et que la famille exploite actuellement en grandes cultures. Le site est entouré de boisés qui agiront comme écran brise-odeur naturel. Des mesures d’atténuation anti-odeur supplémentaires pourraient toutefois être demandées au producteur afin de répondre aux inquiétudes des citoyens. |