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Les plantes fourragères ont longtemps été le parent pauvre de l’innovation. Les efforts de recherche et de développement ont surtout été orientés vers les céréales et oléagineux, déplore le président du Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF), Alphonse Pittet.
Si Agriculture et Agroalimentaire Canada et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ont mené plusieurs recherches sur les plantes fourragères au fil des ans, le secteur privé a eu tendance à bouder cette production.
Résultat? « On constate aujourd’hui qu’on n’est pas armé pour affronter les changements climatiques », soutient M. Pittet. Et les rendements stagnent depuis les 20 ou 30 dernières années, dit-il. « On parle de cinq tonnes à l’hectare dans le foin cultivé et ce chiffre-là n’a pas bougé depuis des années. »
Cette situation crée selon lui un cercle vicieux : les producteurs ont tendance à garder leurs bonnes terres pour le maïs et le soya et cultivent un peu de foin sur des terres marginales. Les superficies en foin sont donc moins performantes.
« Pourtant, plusieurs producteurs de foin ont des prairies très productives, parce qu’ils y mettent les efforts requis, mentionne celui qui est également producteur laitier. Malheureusement, ils ne sont pas assez nombreux pour renverser les tendances globales. »
Perspectives d’avenir
Au CQPF, Alphonse Pittet voit passer de plus en plus de projets de recherche et développement en production fourragère, notamment pour contrer les sécheresses récurrentes et les changements climatiques.
Le CQPF a également mis sur pied le premier pôle d’expertise en plantes fourragères, un projet de longue haleine qui a vu le jour en 2018. L’objectif est que le pôle devienne un outil de concertation et de coordination pour que la recherche se rende plus facilement jusqu’au plancher des vaches.
« À long terme, tous ces efforts vont donner des résultats, assure Alphonse Pittet. En attendant, les producteurs se tournent vers des fourrages de secours comme l’herbe du Soudan. On voit aussi un retour en force des vieilles productions avoine-pois en plants d’accompagnement pour les semis, par exemple. »
Ce texte est paru dans l’édition de mai 2021 du magazine L’UtiliTerre.