Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les fermes florales foisonnent dans la province, en réponse à la demande grandissante pour des bouquets locaux et écoresponsables. À la tête de ces productions horticoles figurent des fermières-fleuristes, un métier en plein essor mariant horticulture et création.
En réorientant sa carrière en création florale, Alexandra Truchot n’était pas satisfaite de l’offre des grossistes desservant les fleuristes. « La majorité des fleurs sont importées [d’Amérique latine, d’Europe ou d’Afrique]. Le peu de fleurs locales provient de grosses fermes en Ontario », déplore celle qui aspirait à travailler avec des fleurs plus délicates, éthiques et écoresponsables.
La solution : faire pousser ses propres fleurs. Pour être autosuffisante, l’ancienne rédactrice marketing s’est donc formée auprès d’experts en fleuristerie et en maraîchage afin de fonder l’entreprise Alex à la campagne. La fermière-fleuriste autodidacte conçoit des arrangements floraux pour les mariages ainsi que des bouquets par abonnement à partir de pivoines, tulipes, dahlias, zinnias et autres fleurs cultivées dans son jardin de Magog, en Estrie.
Éclosion québécoise
La culture de fleurs à petite échelle et à faible impact environnemental combinée à la fleuristerie a été popularisée par Floret Flowers, une ferme florale de la côte ouest des États-Unis à qui l’on attribue l’origine de l’appellation fermière-fleuriste.
Pour l’heure, il n’existe pas de formation accréditée pour devenir fermière-fleuriste au Québec. Cela n’empêche pas les fermes florales de se multiplier. « Je reçois constamment des demandes d’information pour démarrer une ferme florale », témoigne Alexandra Truchot, qui lance ce printemps des ateliers pour s’initier à la culture florale. Plusieurs cours affichent déjà complet.
Propriétaire de Picaflore Ferme Florale à Saint-Marc-sur-le-Richelieu, Valérie Goulet a cofondé en 2019 le groupe Facebook Les fermières-fleuristes du Québec pour favoriser l’entraide et l’épanouissement des fermes florales dans la province. « Lorsqu’il a vu le jour, le groupe rassemblait une dizaine de membres; il en compte aujourd’hui près de 150 », se réjouit Mme Goulet.
L’effet Instagram
Précieux outil marketing pour les fermières-fleuristes, les réseaux sociaux ont un rôle à jouer dans cet intérêt florissant pour la culture de fleurs coupées. « L’image des fermes florales qui y est véhiculée est très romantique, bucolique. Une horticultrice qui pose dans son champ avec les bras remplis de fleurs, ça fait rêver. Surtout en temps de pandémie! » analyse Valérie Goulet, qui a découvert ce type de microculture lors d’un voyage en Australie en 2015. Elle s’est accordé quelques saisons de tests sur des parcelles de terre prêtées et louées avant de se lancer dans la création florale à partir de ses propres fleurs biologiques.
Culture accessible
« Un petit lopin d’un acre ou deux suffit pour démarrer un jardin fleuri. À l’instar du maraîchage bio-intensif, le gros du travail se fait avec des outils manuels. On peut partir de zéro sans faire de gros investissements », estime Alexandra Truchot. Elle rêve d’ailleurs d’un Québec autosuffisant en saison estivale : « On a besoin de fermes florales au Québec; il en faudrait des dizaines de plus pour arriver à compétitionner avec les fleurs de l’étranger. »
Marilynn Guay Racicot, collaboration spéciale