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À la veille de la saison des sucres, de nombreux propriétaires d’érablière se font poser un lapin par des travailleurs québécois qui préfèrent demeurer chez eux ou travailler ailleurs. Ce sont encore une fois des ouvriers étrangers qui viennent prendre la relève, surtout dans les grandes érablières.
À Rivière-Rouge, dans les Laurentides, Richard Radermaker commençait à se faire réellement du mauvais sang, constatant qu’il manquerait d’employés pour produire efficacement du sirop à partir de ses 37 000 entailles. L’arrivée de trois Guatémaltèques sauve la mise. « L’an passé, j’ai eu beaucoup de problèmes à faire ma saison et cette année, deux de mes employés du Québec m’ont dit à la dernière minute qu’ils ne viendraient pas, dont l’un disant avoir peur du COVID. L’absentéisme et les difficultés à recruter de la main-d’œuvre locale, c’est de pire en pire. Au moins, j’ai trois Guatémaltèques qui viennent m’aider. Et avec un peu de chance, je devrais en avoir d’autres avant le début des sucres », raconte M. Radermaker.
De son avis, le nerf de la guerre en acériculture demeure la main-d’oeuvre. Sans employés efficaces, le réseau de tubulure ne demeure pas étanche, ce qui diminue le rendement à l’entaille et peut même rendre l’entreprise déficitaire. Ce constat est également celui de Karine Douville, de Saint-Ubalde, dans Portneuf, qui embauche quatre Guatémaltèques et une dizaine de Québécois. « C’est difficile d’avoir des travailleurs québécois fidèles. Même si tu leur as payé des formations, ils partiront chez le voisin pour 1 $ de l’heure de plus. Les travailleurs étrangers sont plus fidèles. Ils sont assignés à notre entreprise. Moi, maintenant, si le Québécois demande trop ou veut moins travailler, il prend le bord et j’engage un autre Guatémaltèque », résume-t-elle. Évidemment, tout n’est pas rose : la communication est plus difficile avec les travailleurs étrangers. De plus, la pandémie a retardé et complexifié leur arrivée, nuance-t-elle.
Un peu plus loin dans Portneuf, Alain Gauthier mise sur une équipe composée en partie de Guatémaltèques. Fait avantageux, deux d’entre eux travaillaient dans une cannebergière l’automne dernier avant de faire le saut à son érablière, ce qui lui a évité de devoir payer billets d’avion et quarantaine.