Actualités 26 septembre 2014

Une maison verte en dix étapes – 2e partie

 

34Geneviève D’Avignon et Jean-Philippe Demers nous accueillent dans leur foyer de Sutton dans les Cantons de l’Est.4. Les matériaux. Qui dit maison écologique, dit matériaux sains. Le bois que Geneviève D’Avignon et Jean-Philippe Demers ont utilisé provient à 95 % du Québec – son empreinte écologique est donc moindre puisqu’il n’a pas parcouru des milliers de kilomètres. Ils ont choisi du pin rouge pour les poutres et les poteaux à l’intérieur, de même que du cèdre de l’Est et de la pruche en guise de revêtement extérieur. Pour la finition intérieure, ils ont recouvert certains murs avec de la chaux (mélange de sable, de chaux, de chanvre et d’eau). « La chaux est antiseptique, elle absorbe l’humidité et en dégage juste assez lorsqu’il fait trop sec dans la maison. Il s’agit d’un matériau extraordinaire, mais son application représente beaucoup d’heures de travail », mentionne Geneviève D’Avignon.

Pour ce qui est de la peinture et des autres revêtements, il suffit d’effectuer quelques recherches pour constater qu’il existe un nombre croissant de produits écologiques. Par exemple, Peintures Laurentides fabrique ici même au Québec une peinture ne contenant aucun composé organique volatil (COV). Enfin, suggère André Fauteux, évitez les moquettes, les rideaux de douche en vinyle, les stores en PVC, etc.24

5. Le chauffage. Un système de chauffage étant une nécessité sous nos latitudes, aussi bien faire un choix intelligent. Selon André Fauteux, le chauffage radiant, qui fonctionne à l’eau chaude, constitue le type de chauffage le plus confortable. « Ce système émet des infrarouges qui chauffent les corps et les objets. Au contraire, les plinthes électriques chauffent l’air et brûlent les poussières, ce qui se révèle moins efficace et plus nocif pour la santé », précise-t-il. La géothermie présente une autre avenue à explorer. Cette technologie permet de chauffer ou de climatiser une maison grâce à l’énergie thermique extraite du sol. Il ne faut pas non plus négliger l’apport de l’énergie solaire passive, comme mentionné ci-dessus.

Les pannes électriques étant plus fréquentes à la campagne qu’en ville, se doter d’une source de chauffage alternative peut s’avérer judicieux. À proscrire : le foyer traditionnel, qui ne chauffe à peu près pas et qui émet des particules fines, lesquelles sont responsables du smog. Quant au poêle à bois, assurez-vous de sa certification EPA, une norme environnementale nord-américaine. Enfin, le foyer de masse, quoiqu’assez cher (15 000 $ au bas mot) représente une autre belle avenue à condition, évidemment, qu’il soit certifié EPA.

6. L’isolation. Les pertes de chaleur sont incompatibles avec le concept de maison écologique. C’est pourquoi l’enveloppe de votre résidence doit être la plus performante possible. Les deux tiers de la fenestration, soit environ 60 %, doivent se trouver au sud-est et au sud-ouest. Et malgré le fait qu’il existe du vitrage très performant, l’architecte Isabelle Gauthier suggère l’installation de rideaux isolants. L’énergie solaire captée de jour restera emprisonnée dans la maison lors des froides nuits d’hiver, soutient-elle. Pour isoler leurs murs, certains opteront pour des ballots de paille (comme chez Isabelle Gauthier), de la cellulose (comme chez les D’Avignon-Demers), voire de la laine de mouton. Mais selon André Fauteux, « tous les isolants sont bons. Ce qui est critique, c’est l’étanchéité à l’air. En même temps, ajoute-t-il du même souffle, quand une maison est extrêmement bien isolée, l’air doit tout de même bien y circuler. » D’où l’installation essentielle d’un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC).

Une maison verte en dix étapes, 1ière partie
À suivre la semaine prochaine : l’eau, le recyclage et le prix