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La coroner qui s’est penchée sur les circonstances entourant la mort du producteur bovin Louis Voyer, attaqué par un taureau le 9 juin 2020, recommande au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) de prendre le leadership en matière de prévention afin que l’ensemble des agriculteurs puissent être sensibilisés aux dangers à la ferme, y compris ceux travaillant seuls et consultant peu Internet.
L’agriculteur de 59 ans, qui vivait et exploitait seul sa ferme de Mont-Carmel, dans le Bas-Saint-Laurent, a été découvert inanimé dans un enclos par des passants. L’autopsie a déterminé que la mort, accidentelle, résultait d’un polytraumatisme causé par l’attaque d’un animal, en l’occurrence le taureau de M. Voyer. Or, différentes mesures de prévention, comme l’immobilisation de la tête de l’animal avec un licou ou un pince-nez, auraient pu être mises en place pour prévenir une telle attaque, indique la coroner Renée Roussel dans son rapport publié le 19 janvier.
Après enquête, elle conclut à un défaut « structurel » dans le mode de communication des campagnes de prévention. D’abord, parce que les messages déployés par l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), tant sur le plan national que régional, attirent généralement « toujours les mêmes personnes », note-t-elle. Ensuite parce que ceux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail de la (CNESST) ne rejoignent qu’environ 40 % des agriculteurs provenant des entreprises où il y a des employés. Ainsi, les agriculteurs travaillant seuls ou n’ayant pas l’habitude de participer aux activités de l’UPA ou de consulter Internet sont laissés pour compte.
En s’appuyant sur un document de l’Institut national de la santé publique publié en 2011, elle recommande donc au MAPAQ de prendre le leadership de la santé et la sécurité en milieu agricole au même titre que l’amélioration de la qualité de la production, du bien-être animal et du respect de l’environnement. Car selon elle, malgré les efforts déployés par l’UPA et la CNESST, « il manquerait encore quelque chose, soit un alignement gouvernemental et des ressources dédiées » pour que l’ensemble des agriculteurs puissent être rejoints de manière efficace par les campagnes de prévention.