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Deux organismes qui offrent des services de soutien psychologique aux agriculteurs rapportent une hausse importante du nombre d’appels à l’aide depuis les derniers mois. Une situation qui a motivé l’embauche de travailleurs de rang supplémentaires.
« Au début de la pandémie, on n’a pas remarqué de différence. On se disait que le confinement n’affectait pas trop les agriculteurs, qui ont l’habitude d’être isolés et qui peuvent poursuivre leurs activités comme avant, fait remarquer René Beauregard, directeur général de l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA), qui offre des services de soutien psychologique dans plusieurs régions du Québec. Mais les contrecoups se sont fait sentir un peu plus tard, à partir du mois de juillet », mentionne-t-il. Les interventions effectuées sur l’ensemble du territoire du Québec (excluant les Laurentides, l’Outaouais, Lanaudière et le Témiscamingue) par ACFA sont passées de 2 000 en 2019 à près de 3 000 pour l’année 2020. « Les demandes d’aide proviennent de tous les secteurs d’activités agricoles (production porcine, grandes cultures, etc.), alors que les années précédentes, les producteurs laitiers étaient plus nombreux à appeler », mentionne M. Beauregard. Les pertes de revenus liées à la pandémie ou le problème des porcs en attente, sont souvent évoqués comme sources de stress.
Nouvelles ressources en Outaouais
Dans la région de l’Outaouais et des Laurentides, l’organisme Écoute agricole fait face à la même recrudescence des appels à l’aide. La situation a motivé l’embauche de deux nouveaux travailleurs de rang bilingues qui seront affectés au secteur de l’Outaouais, où les interventions, pour cette seule région, sont passées de 6 en 2019 à 21 en 2020, rapporte Magalie Noiseux-Laurin, directrice générale d’Écoute agricole. Elle croit elle aussi que les effets de la pandémie sont la goutte qui a fait déborder le vase qui était peut-être déjà bien rempli pour plusieurs agriculteurs.
Le directeur général d’ACFA, René Beauregard, trouve néanmoins positif que les gens qui vivent une détresse psychologique cherchent de l’aide. « D’autant plus que pendant la dernière année, nous n’avons pas pu être sur le terrain pour faire connaître nos services en raison de la pandémie », précise-t-il. Au cœur des familles agricoles prévoit aussi embaucher dans les prochaines semaines trois nouveaux travailleurs de rang qui pourront prêter main-forte à l’équipe qui en compte actuellement neuf. L’organisme espère ainsi faire baisser les délais d’attente, qui peuvent actuellement aller de deux à trois semaines, selon l’urgence.
Service bilingue La région de l’Outaouais compte environ 1 000 agriculteurs, dont 40 % sont anglophones. L’organisme Écoute agricole trouvait donc « logique d’embaucher deux travailleurs de rang bilingues pour répondre à la particularité du secteur », précise Magalie Noiseux-Laurin, directrice générale d’Écoute agricole, qui spécifie qu’il est souvent plus facile de parler de ses problèmes dans sa langue maternelle. |