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« Ce sera une bonne journée aujourd’hui. Les prix sont bons! » se réjouit Normand Normandin, producteur de bovins à Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie. À son grand bonheur, les vendeurs et transporteurs de bétail tels que lui étaient autorisés de nouveau à assister à l’encan régulier de vaches de réforme, lors du passage de La Terre à Saint-Hyacinthe le 10 février.
Le confinement imposé par Québec au début janvier a forcé le Réseau encans Québec à déployer ses événements réguliers et spécialisés à huis clos jusqu’au 8 février, dans ses trois points de service situés à Saint-Isidore et Saint-Hyacinthe, en Montérégie, ainsi qu’à Danville, en Estrie. Pendant plus d’un mois, seuls les acheteurs et les membres du personnel ont pu se présenter sur place. C’était la deuxième fois en un an que la pandémie forçait un déroulement à huis clos pendant plusieurs semaines. « Ça fait du bien de pouvoir revenir. Quand on est présents et que les prix ne sont pas bons, on peut better sur nos animaux pour faire monter les enchères. Si on n’est pas là, on ne peut pas faire ça et on perd de l’argent », explique Daniel Plante, de Roxton Falls, qui a développé une stratégie de maître au fil des ans pour vendre ses vaches de réforme au meilleur prix possible. Ce dernier était visiblement heureux de retrouver son voisin d’estrades, Normand Normandin.
« Ces gars-là font partie des meubles », fait remarquer le directeur de l’encan de Saint-Hyacinthe, Mario Maciocia, en souriant derrière son masque. « Normand, il vient ici à toutes les semaines depuis 30 ans. C’est toujours à peu près le même monde qui vient ici », ajoute-t-il.
La cadence n’a pas diminué avec la COVID
Entre 400 et 450 bovins de réforme sont vendus dans une journée à l’encan régulier du Réseau encans Québec de Saint-Hyacinthe. Durant les périodes plus achalandées, notamment à l’automne, le nombre peut grimper à 500. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le rythme n’a pas diminué avec la pandémie.
« On a tout le temps continué à rouler », soutient l’encanteur Éric Clouâtre, précisant que les encans à huis clos, « ça n’a pas changé grand-chose ». Il explique que l’information sur les prix, qui fluctuaient rapidement dans les derniers mois, est communiquée régulièrement aux producteurs et aux vendeurs sur les réseaux sociaux et par un service téléphonique.
Pour Normand Normandin, toutefois, rien de tel qu’être sur place pour s’amuser un peu. « Moi, je viens deux fois par semaine, et je reste pendant six heures, assure-t-il. J’aime ça venir ici et comparer les prix. »
Le 10 février, l’encan était encore fermé au public et une dizaine de personnes étaient dispersées dans les estrades. « Quand le public vient, on peut recevoir une cinquantaine de personnes. Souvent, ce sont d’anciens producteurs curieux de prendre le pouls du marché. Ils viennent voir leurs anciens collègues ou voisins; ça leur fait une sortie », indique l’encanteur qui admet avoir hâte de retrouver l’ambiance habituelle.
Les prix se redressent La semaine dernière et celle d’avant, le prix des bovins de réforme était nettement en hausse par rapport à janvier, a remarqué l’encanteur Éric Clouâtre. « Une bonne vache de réforme aujourd’hui [le 10 février] va probablement se vendre au-dessus de 0,70 $ la livre », dit-il, soit de 0,10 $ à 0,15 $ de plus que le prix obtenu durant les dernières semaines de janvier. Des cas de COVID-19 dans certains abattoirs en Ontario et dans l’Ouest canadien, rappelle l’encanteur, ont limité la capacité d’abattage par moments, ce qui a eu pour effet de faire descendre les prix. « Depuis la COVID-19, le marché fluctue de jour en jour. Mais depuis deux semaines, ça semble se redresser », analyse-t-il. Si cette hausse de prix faisait le bonheur des vendeurs sur place, le 10 février, elle ne faisait pas celui des acheteurs. « C’est cher aujourd’hui. Normalement, j’achète environ 200 vaches dans une journée. Là, je vais probablement en prendre entre 125 et 150 », explique Benoît Bouffard, qui achète des bovins de réforme à son compte pour les revendre dans des abattoirs aux États-Unis. |