Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les consommateurs se bousculaient la semaine dernière pour se procurer le nouveau yogourt à boire Fredou de la Laiterie Chagnon, en vente sur les tablettes des épiceries IGA depuis tout récemment. C’est que le produit rend hommage à la petite Frédérique, fille du copropriétaire de la laiterie et de sa conjointe, qui s’est noyée l’été dernier. Une histoire bouleversante qui a vraisemblablement touché les Québécois.
« J’ai reçu tellement de messages positifs et d’encouragements. Des mères et des pères m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient vécu le même drame que moi. Je suis tellement surprise et bouche bée de l’ampleur que ça a pris. Ça fait du bien, mais c’est gros », témoigne Marie-Pier Lévesque, mère de la fillette. Le 27 janvier, elle a publié un long message sur Facebook dans lequel elle raconte l’histoire derrière le yogourt Fredou. Elle y explique que Frédérique, trois ans, a été retrouvée inanimée dans la piscine, le matin du 4 juillet 2020. À la suite du tragique événement, pour « rendre hommage à [s]on ange », Mme Lévesque a proposé à son conjoint et aux autres copropriétaires de la Laiterie Chagnon, basée à Waterloo en Montérégie, de donner le surnom de la petite à leur nouveau produit. Pour chaque bouteille vendue, un montant est remis au programme Nager pour survivre, de la Société de sauvetage du Québec, dont le but est de prévenir les noyades en apprenant aux enfants les habiletés de base pour survivre à une chute inattendue en eau profonde.
En date du 3 février, le récit de Marie-Pier Lévesque avait été partagé plus de 15 000 fois sur Facebook. « Ça a fait le tour du Québec. J’ai beaucoup hésité à écrire ce message. J’écrivais et j’effaçais. C’est tellement dur, perdre un enfant. Je ressens encore de la culpabilité et un peu de colère, confie la principale intéressée. Finalement, j’ai réalisé, avec tous les messages que j’ai reçus, que ce n’était pas juste mon histoire que je racontais, mais celle de plusieurs », ajoute la mère.
Des tablettes vides Christian Kaiser, copropriétaire de la Laiterie Chagnon et père de Frédérique, remarquait déjà « un gros engouement » pour le yogourt, une semaine après sa mise en vente dans les épiceries IGA. « Les tablettes sont vides; on doit prendre des commandes en urgence », mentionne l’entrepreneur. Sur la page Facebook de la laiterie, plusieurs internautes indiquaient d’ailleurs avoir essayé de se procurer le produit, en vain, parce qu’il n’en restait plus au IGA du coin. « C’est un engouement nettement supérieur à ce qu’on avait prévu », confirme Anne-Hélène Lavoie, porte-parole de Sobeys, qui détient la bannière IGA. Les tablettes ont dû être renflouées, précise-t-elle, en mentionnant au passage qu’il s’agit là d’un « beau problème ». « C’est incroyable! » lance M. Kaiser, qui espère avec la vente du yogourt conscientiser d’autres parents et enfants à l’importance d’être prudent lorsque revient la saison de la baignade. « On a des profs, dans les écoles, qui achètent le produit et qui racontent l’histoire de Fredou aux enfants », indique celui qui souhaite de tout son cœur contribuer à prévenir d’autres drames du genre. |