Actualités 26 septembre 2014

La cueillette de l’eau d’érable : pour le plaisir de se sucrer le bec!

erable

Par Chantale Ferland, chargée de projets à l’édition, CRAAQ.

À première vue, la cueillette de l’eau d’érable peut paraître toute simple, mais il y a des techniques à connaître. En prenant soin de bien les appliquer, vous pourrez exploiter vos érables pendant longtemps.

La période propice à l’entaillage est fonction de plusieurs variables, dont la région, la latitude et l’orientation de l’érablière. Elle va généralement de la fin de février jusqu’à la 3e semaine de mars. La saison 2012 fait exception avec son temps anormalement doux et ses coulées hâtives partout au Québec. Malgré les variations, les techniques demeurent les mêmes d’une année à l’autre.

Il est préférable d’entailler uniquement les érables en santé, car la capacité de cicatrisation d’un arbre diminue lorsqu’il subit un stress (maladie, défoliation, etc.). On commence tout au plus 10 à 15 jours avant le début probable de la coulée. Les vilebrequins, autrefois utilisés, ont aujourd’hui laissé leur place aux perceuses. Les mèches ayant un diamètre de 11 mm conviennent bien aux chalumeaux de taille standard. La hauteur des entailles n’a pas d’impact sur le rendement en eau d’érable. Elles sont donc disposées de manière à assurer une bonne distribution autour du tronc. La profondeur d’entaillage varie de 4,0 à 6,4 cm, selon le taux de croissance en diamètre de l’arbre. Il faut faire attention à ne pas dépasser l’aubier*. Le nombre d’entailles que peut porter un arbre dépend de son diamètre et de sa vigueur, allant d’une entaille pour un diamètre (à hauteur de poitrine) de 20 à 40 cm à quatre entailles pour un diamètre de plus de 80 cm. Après la pose du chalumeau, on pratique ce que l’on appelle le « martelage » à l’aide d’un maillet. L’enfoncement de cette pièce vise à assurer l’étanchéité en vue de maximiser la récolte.

Le désentaillage s’effectue dès la fin de la coulée pour ne pas retarder la cicatrisation. On frappe le chalumeau sur les côtés et on le retire manuellement. Les outils tels que les arrache-clous sont à éviter, car ils peuvent causer un décollement de l’écorce.

Après la récolte, il se forme une bande verticale de bois coloré autour de la blessure que l’on appelle « zone de compartimentage ».  Le bois de cette zone est mort et l’eau d’érable ne peut plus y circuler. Les années subséquentes, les entailles devront être distancées d’au moins 5 cm horizontalement et de 40 cm verticalement de celles encore ouvertes. La cicatrisation s’étend habituellement sur une période de deux à trois ans.

Le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec offre un document vidéo intitulé L’entaillage et le désentaillage des érables ainsi que d’autres ouvrages sur l’acériculture. Pour en savoir plus, consultez le www.craaq.qc.ca/Publications, section Productions végétales/Érablières.

*Partie tendre du bois située entre l’écorce de l’arbre et le bois complètement formé.

Autre site d’intérêt : www.centreacer.qc.ca