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L’entreprise Eko-Terre entend réussir là où les autres ont échoué pour extraire et transformer la fibre d’asclépiade. « On a découvert la façon de sécher l’asclépiade et comment travailler avec », dit avec assurance Ghislain Bouchard, directeur de l’usine située à Cowansville, en Montérégie.
Les techniques utilisées dans le passé brisaient la fibre d’asclépiade et créaient une poussière qui décourageait quiconque de l’utiliser, souligne-t-il. Le nouveau procédé décortiquerait la gousse sans briser la fibre. Eko-Terre mélange ensuite l’asclépiade avec une fibre de maïs et de kapok (un arbre tropical) pour en faire une membrane isolante qui servira dans les manteaux, sacs de couchage et autres produits. « On est capables de produire
200 000 mètres de membrane. On vise le marché haut de gamme, car l’asclépiade coûte trop cher pour faire des produits bas de gamme », fait-il remarquer.
L’entreprise n’achète pas sa fibre d’asclépiade de la coopérative Monark, mais directement d’une quinzaine de producteurs, et ce, au prix de 2 $ le kilo pour des gousses non séchées. La qualité du produit livré par les producteurs a parfois fait défaut dans le passé. « Souvent, on a dû refuser des récoltes. Je ne peux pas acheter n’importe quoi », indique-t-il.
Rappelons qu’en 2018, les Industries Encore 3 avaient déclaré faillite après avoir tenté de transformer la fibre d’asclépiade. Une autre entreprise a vu le jour, Monark Eco Fibre [sans lien avec la coopérative Monark], pour reprendre le flambeau, mais a fermé ses portes après à peine une année d’opération. L’un des dirigeants avait alors mentionné à La Terre que les rendements agronomiques insuffisants et les mécanismes de récolte peu efficaces des cultures d’asclépiade québécoise ne paraissaient pas viables.
De son côté, la coopérative Monark a réussi à extraire 3 000 kilos de fibre propre et prête à être transformée, indique le président Martin Dufour. « Nous avons un client intéressé. On devrait avoir des nouvelles en mars », mentionne le producteur, sans vouloir en dire davantage.
Premières mitaines Il aura suffi de quelques semaines à Gabriel Gouveia et son associé Philippe Langlois pour concevoir et mettre en marché les premières mitaines isolées à l’asclépiade. « On était déçus de voir qu’il ne se passait pas grand-chose avec l’asclépiade. On s’est dit qu’on allait le faire», raconte M. Gouveia. Les propriétaires de l’entreprise Lasclay ont choisi de tester le marché avec quelque chose de simple, soit des mitaines. « On en a parlé sur les médias sociaux. On pensait en vendre 100 paires et on en a vendu plus de 1000! » raconte celui qui a étudié en design de produits à l’Université Laval. En pénurie de stock, ils ont arrêté de prendre des commandes. Ils continuent leur confection de mitaines, mais ce succès ne les incite cependant pas à se lancer dans une production plus industrielle. L’asclépiade n’est pas facile « à dompter », dit le jeune entrepreneur. La fibre est très volatile, insiste-t-il, et rembourrer des mitaines avec l’asclépiade est ardu. |