Posséder un cheval ou pratiquer une activité équestre, c’est vouloir communiquer avec cette noble bête. Cette volonté de communication existe depuis que l’homme a, pour la première fois, cherché à utiliser le cheval. Plus récemment, l’homme de chevaux américain Pat Parelli a mis au point une approche qu’il qualifie de naturelle, et de nombreux passionnés suivent ses traces. Lynda Constant, de Saint-Lazare, qui ne se considère pas comme une professionnelle du monde du cheval, est du groupe.

Selon ces passionnés, l’approche, basée sur la psychologie du cheval, leur permet de voir le monde de la même façon que l’animal tout en devenant son principal leader. C’est aussi accorder toute l’importance à la relation entre les chevaux et les humains, préservant ainsi l’étincelle qu’ils ont normalement dans les yeux, explique Lynda Constant. Elle regardait une vidéo qui montrait une fille courant dans un champ avec son cheval à ses côtés, en totale liberté, lorsque le déclic s’est fait. « C’est ça que je veux vivre », a-t-elle alors ressenti.

La méthode Parelli vise à développer une communication avec les chevaux basée sur leur langage corporel. Lynda Constant donne comme exemple les oreilles du cheval. Si elles se couchent, c’est que l’animal est fâché; si elles bougent en tout sens, c’est qu’il n’est pas concentré. Par ailleurs, une queue tenue très serré ou une bouche solidement fermée indiquent que le cheval est anxieux. S’il grince des dents, « c’est une preuve qu’il est stressé », ajoute la cavalière.

D’ainsi comprendre le langage du cheval permet au propriétaire d’être pleinement conscient de toute action ou situation qui le dérange. Ce serait alors pertinent de modifier l’approche, par exemple en réduisant l’intensité de l’entraînement. Une telle attitude rassure le cheval et lui permet de maintenir sa confiance, précise Lynda Constant, ajoutant au passage « qu’un cheval consentant est un cheval heureux ».

L’homme qui manipule les chevaux doit savoir que ses actions, même les plus anodines, envoient un message qui fait réagir le cheval. Cela démontre que les chevaux sont coopératifs et qu’on n’est pas obligé de les contraindre pour obtenir leur collaboration, rappelle Mme Constant.

Amour, langage et leadership

Selon la méthode Parelli, il faut atteindre un équilibre entre l’amour pour le cheval, la compréhension de son langage corporel et le leadership. Si l’équilibre est rompu, il y a risque en la demeure, souligne Lynda Constant. « Trop d’amour peut faire en sorte que le cheval te monte sur la tête. » Grâce à cet équilibre, il est possible de dialoguer avec le cheval au lieu de lui imposer un monologue. Il s’agirait de la meilleure façon d’obtenir les résultats escomptés, qu’il soit question d’une randonnée en douceur ou de la recherche d’une performance de haut niveau.

Chacun sa personnalité

Les chevaux sont différents les uns des autres et, comme les humains, ils ont chacun leur personnalité. Selon Pat Parelli, la personnalité des chevaux s’articule autour de certaines grandes caractéristiques. D’une part, l’animal est soit extraverti, soit introverti. D’autre part, un côté de son cerveau, le droit ou le gauche, aurait plus d’influence sur son comportement. Le mélange de ces spécificités déterminerait les traits marquants de la personnalité de chaque cheval. Apprendre à les déchiffrer aiderait à mieux prévoir et comprendre son attitude et guiderait l’acheteur dans le choix d’une bête adaptée à ses objectifs et à sa propre personnalité.

Développement personnel

Enfin, de préciser Lynda Constant, la compréhension du langage des chevaux lui a permis de mieux gérer ses propres émotions. « En effet, si je suis moins patiente et que la réaction du cheval me le fait sentir, je peux modifier mon attitude », ce qui, ajoute-t-elle, « nous aide aussi dans nos relations avec les personnes qui nous entourent ».

À suivre dans le prochain numéro du magazine Vivre à la campagne, Comment choisir le bon cheval, en kiosque le jeudi 6 septembre.