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Alors que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a décrété que 2021 serait l’année internationale des fruits et légumes, la productrice Audrey Bogemans a récemment été confrontée à la triste réalité des personnes qui n’en consomment pas et les rejettent.
L’été dernier, cette agricultrice spécialisée en grandes cultures, à Saint-Sébastien en Montérégie, a commencé à cultiver des légumes pour en faire des paniers qu’elle a offerts à moindre coût à des organismes de sa région. Une maison pour femmes victimes de violence s’est d’abord montrée très intéressée, mais après la première semaine, le partenariat a dû se terminer puisqu’aucune des boîtes n’avait été ouverte.
« On parle souvent du bio et du local, mais il y a des enfants qui n’ont même pas accès à des fruits et légumes, fait remarquer Mme Bogemans. Il faudrait davantage parler aux enfants du bonheur d’en consommer. Ils sont la génération de demain. En manger, c’est une des meilleures manières de combattre l’obésité. »
La Ferme Bogemans fait d’ailleurs sa part en présentant des ateliers sur les jardins et les légumes dans les garderies afin d’intéresser les jeunes à ces aliments.
Baisse de consommation
Le pourcentage de personnes de 12 ans et plus consommant au moins cinq portions de fruits et légumes par jour tend à diminuer, autant au Québec qu’au Canada. Au Québec, il est passé de 46 % en 2014 à 35 % en 2019, selon l’Association québécoise de la distribution des fruits et légumes (AQDFL). Les chiffres de Statistique Canada suivent la même tendance, passant de 31,5 % en 2015 à 28,6 % en 2017 à l’échelle du pays.
Le dernier Guide alimentaire canadien mentionne que cette catégorie doit pourtant former la moitié de l’assiette. « On devrait commencer par planifier nos légumes et ensuite ajouter une protéine, alors qu’on a l’habitude de faire l’inverse », souligne le nutritionniste Mario Lalancette, qui est le directeur stratégie et communications de l’AQDFL. Il suggère entre autres pour augmenter sa consommation de légumes de prendre 30 minutes au retour de l’épicerie pour les arranger afin qu’ils soient prêts à manger.
Bryan St-Louis, porte-parole du ministère de la Famille, souligne que différentes initiatives sont mises en place pour inciter les jeunes à manger des fruits et légumes, dont des activités découvertes alimentaires et une exposition répétée à ces aliments par un menu cyclique.
Main tendue vers les plus défavorisés
L’AQDFL veut aussi travailler avec les populations défavorisées. En 2020, elle a réalisé une étude afin de mieux comprendre leurs freins à consommer des fruits et légumes. « On a découvert qu’ils ont un besoin de satiété et qu’ils ont le préjugé que les fruits et légumes ne sont pas rassasiants. Ils ont aussi horreur du gaspillage. Il faut leur montrer à utiliser les fruits et légumes au maximum. La population vulnérable ne va pas souvent à l’épicerie. Il faut lui montrer à acheter les fruits et légumes à différents niveaux de maturité », indique M. Lalancette, précisant qu’un projet visant cette clientèle sera mis en branle au cours de la prochaine année.