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Depuis l’éclosion de COVID-19 qui a affecté au début septembre une cinquantaine d’attrapeurs de volailles d’Équipe Sarrazin, l’une des plus importantes entreprises spécialisées dans ce type d’activités, des éleveurs de volailles craignent les impacts que pourrait avoir une seconde éclosion sur toute la chaîne de production. L’entreprise assure, de son côté, faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que ses équipes soient de nouveau touchées. L’hébergement des travailleurs continue toutefois de poser problème.
Mario Bérard, propriétaire d’une ferme avicole à L’Ange-Gardien, dans Lanaudière, ne sait pas comment il pourrait poursuivre ses activités sans les attrapeurs, qu’il juge essentiels. « Des entreprises d’attrapage, il n’y en a pas des tonnes dans la province, commente-t-il. Et s’il y a une soixantaine d’attrapeurs qui doivent être mis en quarantaine parce qu’ils ont contracté la COVID-19, ça peut être dramatique pour nos opérations. Peut-être que dans un petit poulailler, ce serait possible de s’arranger pour que les employés attrapent eux-mêmes les poulets, mais pour nous, c’est inimaginable, vu la quantité d’oiseaux à attraper », dit-il.
L’hébergement montré du doigt
Selon Julio Lara, représentant syndical au syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), qui représente les attrapeurs de volailles d’Équipe Sarrazin, les mesures déployées jusqu’ici par l’employeur pour éviter une nouvelle contagion de COVID-19 chez les employés sont satisfaisantes. Par ailleurs, il considère que l’hébergement des travailleurs étrangers temporaires, qui composent la majorité des équipes d’attrapeurs, constitue actuellement la plus grande lacune. « Il peut y avoir cinq gars qui travaillent ensemble et qui n’habitent pas ensemble, ce qui augmente les risques de propagation du virus », illustre-t-il, ajoutant que les équipes d’attrapeurs qui ont pu respecter les bulles ont été beaucoup moins touchées lors de la première éclosion.
Michel Beaudin, vice-président d’Équipe Sarrazin, reconnaît que ce problème doit être réglé, mais dit être dans l’impossibilité de pouvoir le faire rapidement. « On doit pour l’instant respecter les baux des appartements que nous louons pour héberger les travailleurs, mais nous ferons les changements dès que possible », assure-t-il, ajoutant que cette situation est un vrai casse-tête pour l’entreprise. Il précise par ailleurs que les employés du site de Granby affectés par la première éclosion sont de retour à 90 % au travail.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail affirme suivre la situation de près. Des interventions sur les sites d’élevage et des recommandations ont été émises pour l’hébergement des travailleurs et leur transport vers les lieux de travail, assure l’organisation.
Les éleveurs sondés À la demande de la Santé publique et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, les Éleveurs de volailles du Québec ont mené un sondage auprès de leurs membres à la fin 2020 afin de tracer le portrait des conditions de travail des attrapeurs de volailles à la ferme. Les conclusions du sondage permettront de déterminer si les mesures en place suffisent. Depuis le début de la pandémie, les éleveurs ont dû ajouter des lavabos et du savon pour permettre aux attrapeurs de se laver les mains. La mise en place d’unités mobiles est une autre piste explorée. |