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NANTES – Ayant besoin de plus d’espace pour leur famille, Euclide Sévigny et Marie-Jeanne Drouin se sont établis à Nantes, en 1941, dans la ferme familiale qui a vu grandir leurs dix enfants. Ils ont bien failli ne pas trouver de relève, mais leur fils Gérard a finalement repris le flambeau et leur petit-fils David a par la suite formé la troisième génération d’agriculteurs.
« Si quelqu’un veut prendre la relève, qu’il me le laisse savoir. Sans ça, je vends la ferme à un étranger », a écrit Euclide Sévigny à ses enfants qui étaient tous allés gagner leur vie à l’extérieur.
Il n’en fallait pas plus pour que son fils Gérard, qui n’appréciait plus son travail de journalier qui l’avait d’ailleurs blessé, manifeste son envie de reprendre la terre sur laquelle se trouvaient la ferme laitière et l’érablière. Son père l’a alors mis en garde : « Mon garçon, ta femme est une fille de la ville… Informe-toi bien avant d’acheter, car si elle n’aime pas ça, ça ne marchera pas! »
Gérard et sa femme Réjeanne sont donc allés faire les sucres au printemps de 1961, et, convaincus de leur choix, ont utilisé l’argent ainsi gagné pour faire le premier paiement de la terre.
L’intérêt de Gérard pour le milieu agricole a continué de croître, ce qui l’a poussé à s’impliquer au syndicat local, puis régional, ainsi que dans le regroupement des acériculteurs de sa région.
Gérard a également transmis sa passion à son fils David, qui s’occupe maintenant de la Ferme Jovigny avec sa conjointe Isabelle Richard.
« C’est un mode de vie dans le fond! On le vit et on le transmet à nos enfants. Et on est rendus à la quatrième génération. C’est une fierté pour mon père », souligne David Sévigny, en expliquant que son fils Nicolas est en voie de prendre la relève, lui qui travaille à temps plein à la ferme depuis un an.
Contre vents et marées
L’entreprise se porte bien aujourd’hui, mais elle a connu son lot d’embûches dans les années 1980 et 1990. D’abord, une série de gels et de dégels a fait éclater les plus vieux érables qui ont alors terminé en bois de poêle, rapporte Gérard. Plusieurs autres arbres ont également été endommagés ou perdus lors du verglas de 1998, et entre les deux épisodes météo, la famille a dû lutter contre une sévère infestation de chenilles durant trois ans.
« On ne pouvait plus voir la tubulure, on voyait juste des chenilles! Il y en avait partout, même dans le foin, et elles mangeaient les feuilles des arbres. Une année de plus et on perdait l’érablière », estime Gérard Sévigny.
De nouveaux érables ont été plantés et aujourd’hui, la production est remontée à 1000 gallons, son niveau d’il y a 30 ans. « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir! » lance tout bonnement David.
Lait exceptionnel Une grande fierté des Sévigny : la qualité de leur lait, qui leur a valu des distinctions à maintes reprises, dont trois fois la première place au concours d’excellence de la qualité du lait Agropur. « Ça nous conforte de savoir qu’on fait notre travail comme il faut! Quand on fait ce qu’on aime, ça paraît… et pour nous, ça a paru », souligne David Sévigny. |
Dominique Wolfshagen, collaboration spéciale