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Telus a lancé une nouvelle division : Telus Agriculture. L’entreprise de télécommunications ne vise ainsi rien de moins que la transformation numérique du système alimentaire mondial. En intégrant les technologies connectées, Telus Agriculture souhaite optimiser la chaîne de la ferme à l’assiette.
L’entreprise de Vancouver a fait l’acquisition de sept exploitations agroalimentaires, dont AFS Technologies et Agrian. Telus Agriculture offre des services de données évoluées et d’intelligence artificielle. Avec ses 1 200 experts, elle soutient déjà 6 000 clients dans 50 pays et l’exploitation de plus de 40 millions d’hectares de terres.
Le chef de la direction de Telus Agriculture, François Gratton, estime que la nouvelle unité d’affaires s’adresse autant aux petites entreprises agroalimentaires des régions rurales qu’aux plus grandes. Selon lui, le défi demeure le même : « Nous connectons la chaîne de valeur et créons des solutions qui rendent le passage au numérique pratique et utile. Nous aidons nos clients à accroître leur productivité. »
Réactions partagées
L’Union des producteurs agricoles salue l’initiative qui vise l’optimisation des pratiques agricoles. Cependant, la directrice des affaires publiques soulève quelques bémols. « Il faut s’assurer que toutes les régions du Québec auront accès à Internet haute vitesse le plus rapidement possible pour ensuite être en mesure d’implanter de nouvelles pratiques technologiques et innovantes, nuance Magali Delomier. Il faut s’assurer que la technologie demeure au service des besoins du secteur agricole tout en assurant la protection des données des entreprises. »
Pour le centre de développement des bioproduits Biopterre, la connectivité à Internet n’est pas un enjeu. « Ces systèmes sont automatisés et ce sont des algorithmes qui vont intégrer les données, soutient le codirecteur de l’innovation et du transfert technologique ainsi que des cultures intelligentes, Maxime Bastien. Le porte-parole de l’organisation de La Pocatière voit donc d’un bon œil l’entrée d’un joueur comme Telus, qui investit dans ces technologies.
Le consultant Maxime Leduc n’a pas du tout le même discours. Cet assistant de recherche à l’Université du Québec à Montréal en numérisation de l’agriculture craint que si les gouvernements ne votent pas des lois pour protéger les données des entreprises agricoles, Telus risque d’asservir le secteur alimentaire. « Elle [Telus] va contrôler le secteur alimentaire. Au lieu de le contrôler en achetant des actifs, c’est une intégration via les données. Plus les technologies vont se développer, plus ça va être facile de faire de l’accaparement des terres agricoles », estime-t-il.