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Si la haute tour de l’horloge fait du marché Atwater à Montréal un important repère visuel urbain, le célèbre marché public demeure surtout, depuis belle lurette, un point de rencontre incontournable entre producteurs et consommateurs.
Au début des années 1930, les gouvernements fédéral et provincial ont lancé des projets d’infrastructure pour créer de l’emploi et ainsi pallier la crise économique. « C’est ainsi qu’ont été construits les marchés Saint-Jacques, Jean-Talon et, en 1932, le marché Atwater », raconte le directeur des communications de la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal, Jean Gagnon Doré.
Pour lui, le marché Atwater se démarquait déjà à l’époque comme « destination boucherie par excellence ». Ce serait d’ailleurs cette particularité qui lui a permis de résister pendant la chute de popularité qui a touché le monde des marchés publics au tournant des années 1970.
Relever le défi
Beaucoup de producteurs opèrent un kiosque au marché Atwater de génération en génération. La relève constitue ainsi, selon Jean Gagnon Doré, un obstacle majeur dans la poursuite de cette tradition. « Beaucoup de gens en place présentement pensent à partir. Est-ce que leurs enfants vont prendre la relève ou ils vont vendre le kiosque à des commerçants? » se questionne-t-il sans pourtant avancer de réponse.
Le directeur général de l’Association des jardiniers maraîchers du Québec, André Plante, souligne pour sa part que le phénomène n’est pas nouveau. À ses yeux, la rationalisation des familles qui a eu lieu dans les dernières décennies y est pour beaucoup. « Avant, il y avait 10‑12 enfants par famille, ce qui faisait qu’il pouvait y en avoir une partie à la ferme et les autres au marché, précise-t-il. Aujourd’hui, c’est difficile de disposer des ressources pour vendre au détail. »
Il estime néanmoins que la vente directe a toujours constitué un bon moyen de commercialisation des produits de la ferme.
« Pour y arriver, ça prend simplement des gens passionnés. Si tu attends que le monde vienne te voir, tu n’auras personne à ton kiosque, badine-t-il. Il faut que tu parles fort, que tu te promènes dans l’allée. Ça fait sourire le monde et c’est ce qui crée l’ambiance propre aux marchés publics. »