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L’industrie porcine subit les contrecoups des limitations au recrutement de travailleurs étrangers dans les usines de transformation et les abattoirs. Les Éleveurs de porcs du Québec espèrent que des changements législatifs rapides seront apportés pour éviter de « frapper un mur ».
«Les abattoirs fonctionnent actuellement à 75 % de leur capacité en raison d’un manque de main-d’œuvre, a déclaré David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec, dans une entrevue accordée à La Terre en marge de leur assemblée générale annuelle du 5 novembre. Ça fait cinq ans qu’on demande d’assouplir les règles pour permettre aux usines de transformation d’embaucher plus de travailleurs à l’étranger. C’était vrai avant la crise de la COVID-19. Maintenant, c’est encore plus urgent. »
Des listes d’attente bien remplies
Selon M. Duval, le problème n’est pas dû au manque de main-d’œuvre étrangère, mais à l’impossibilité de la faire venir au pays. « Les listes d’attente sont bien remplies. Mais les travailleurs sont bloqués dans leur pays parce que la loi permet actuellement aux usines de n’embaucher que 10 % de travailleurs étrangers. » Cette règle serait aujourd’hui obsolète, pense-t-il, car le travail difficile dans les abattoirs rebute la main-d’œuvre québécoise. « On continue de faire pression sur les deux paliers de gouvernements pour faire augmenter le pourcentage permis de travailleurs étrangers », dit-il.
Travailler « main dans la main » avec l’Ontario
Le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, et celui de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), Marcel Groleau, demandent aux éleveurs de faire preuve de plus de tolérance envers les producteurs de porcs de l’Ontario, avec qui « il faudra travailler main dans la main », croient-ils, pour résorber le problème de porcs en attente au Québec sans le déplacer du côté voisin.
« C’est certain qu’avec 88 000 porcs en attente dans les porcheries et toute la pression que ça crée sur les éleveurs, le détournement des porcs de l’Ontario vers d’autres abattoirs que ceux du Québec est perçu, tant par les éleveurs que par la population, comme la solution la plus rapide pour soulager les souffrances et éviter l’abattage humanitaire, explique David Duval. Mais en allant dans cette voie, on risque de créer le même problème, voire pire, en Ontario », mentionne-t-il.
Marcel Groleau a précisé lors de l’assemblée générale annuelle que le problème était engendré par la plus grande facilité à développer les porcheries en Ontario qu’au Québec. « La solution [aux porcs en attente] passe donc par une concertation de plusieurs partenaires, incluant les producteurs de l’Ontario », a-t-il fait valoir.
Environ 1,5 million de porcs élevés en Ontario sont envoyés dans les abattoirs du Québec annuellement.