Ma famille agricole 8 novembre 2020

Retour à la ferme de sa vie

SAINT-CYRILLE-DE-WENDOVER – Puisque le souvenir d’avoir mis la main à la pâte ne s’oublie pas pour un agriculteur, Jean-François Janelle a refusé de voir l’aventure de la ferme familiale se terminer. À l’âge de 30 ans, il a décidé de quitter la ville de Châteauguay avec sa conjointe pour revenir aux sources.

Après dix ans à travailler comme vendeur de cabanons, Jean-François Janelle a réalisé que la fin de la ferme familiale approchait en 2015. Un choc qui a changé sa vie.

« Tu ne peux pas oublier toutes les heures consacrées à la ferme dans ta vie. La journée où mon père m’a fait savoir qu’il était à la croisée des chemins, je n’étais pas capable d’accepter ça. Si l’étable disparaît, ça ne va jamais réapparaître. Je savais que si mon père avait décidé de vendre, je n’aurais pas pu offrir l’agriculture à mes enfants », explique Jean-François.

Bertrand Janelle, 57 ans, a été heureux de voir son fils de quitter Châteauguay pour déménager à proximité, afin de l’aider à s’occuper du troupeau composé de 120 bêtes de race Holstein. « Il a été déçu par la ville et ce n’était peut-être pas pour lui. J’avais espoir qu’il revienne à la ferme, mais ça ne m’a pas vraiment surpris lorsqu’il l’a fait », dit-il au sujet de sa relève devenue la troisième génération d’agriculteurs chez les Janelle.

Bertrand Janelle a longtemps espéré que son fils Jean-François revienne travailler à la ferme.
Bertrand Janelle a longtemps espéré que son fils Jean-François revienne travailler à la ferme.

Passion pour les animaux

Ce changement de cap a été possible en raison du soutien de la conjointe de Jean-François, Catherine Labbée. Le couple attend d’ailleurs un troisième enfant en novembre. « Si ce n’était pas de ma conjointe qui voulait ce changement comme moi, je n’aurais pas de vaches aujourd’hui, souligne le principal intéressé. Elle adore les animaux. Catherine a encore son métier d’infirmière auxiliaire, mais elle est capable de tout faire dans l’étable. Elle s’est très bien intégrée. Elle a cru, comme moi, que la campagne était le meilleur endroit pour élever une famille. »

Jean-François estime qu’il a maintenant assez de maturité pour apprécier l’agriculture à sa juste valeur. « À 18 ans, travailler 80 heures par semaine, c’est la fin du monde, convient-il. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je travaille le même nombre d’heures, mais j’ai l’impression de faire seulement des semaines de 40 heures. Ça me rend heureux. »

L’importance de s’impliquer

Aux yeux de Jean-François Janelle, il est essentiel de s’impliquer pour faire rayonner l’agriculture. Il s’implique d’ailleurs depuis trois ans au sein des Producteurs de lait du Québec. « C’est important de valoriser un secteur qui ne l’est pas assez pour s’assurer que ça continue. Il y a une valorisation à être le porte-voix de l’agriculture », soutient-il.

« Lorsque tu t’impliques, tu en ressors grandi, ajoute-t-il. J’ai rencontré plusieurs personnes depuis quelques années qui m’ont aidé à m’améliorer. » Signe qu’il progresse, Jean-François Janelle est l’un des dix finalistes de l’édition 2020 du concours Tournez-vous vers l’excellence! de La Financière agricole du Québec, qui vise à reconnaître le travail des entrepreneurs agricoles. 

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