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À leur arrivée en élevage, de nombreux veaux de lait sont souvent aux prises avec des problèmes respiratoires comme la bronchopneumonie infectieuse (BPI), qui est l’un des troubles les plus courants.
En plus de contribuer à faire augmenter le taux de mortalité, la BPI force les producteurs à utiliser plus d’antibiotiques, ce qui entraîne un coût élevé de médicaments et de services vétérinaires, sans oublier que cette situation peut augmenter le risque de créer de la résistance, qu’on appelle antibiorésistance. Une équipe de la Faculté de médecine vétérinaire, en collaboration avec des vétérinaires praticiens, des techniciens spécialisés et des producteurs, a mené un projet de recherche sur la détection de la BPI entre 2017 et 2019.
Objectifs du projet
Le projet Amélioration des stratégies diagnostiques des bronchopneumonies chez les veaux visait à mieux outiller les producteurs, les vétérinaires et les techniciens spécialisés dans la détection précoce d’une maladie respiratoire, afin de mieux cibler parmi les animaux atteints ceux qui ont réellement besoin d’un traitement antibiotique.
Qu’ont-ils fait?
Un suivi a été réalisé sur 80 lots de veaux de lait pour déterminer leur état de santé à l’arrivée. Par la suite, 30 veaux ont été échantillonnés afin d’établir leur taux de transfert d’immunité passive. Il faut noter que les chercheurs ont constaté que 60 % des veaux évalués n’avaient pas un transfert d’immunité passive réussi.
Deux semaines plus tard, 10 veaux sur les 30 étaient filmés puis jugés par deux observateurs différents. Les signes critiques suivants étaient évalués :
- écoulements nasaux et oculaires;
- port des oreilles;
- respiration normale ou non;
- toux déclenchée lors de la manipulation de la trachée;
- température rectale.
Dans un deuxième temps, des vétérinaires, des techniciens et des producteurs ont regardé les vidéos des veaux afin de juger les signes cliniques énumérés ci-dessus. L’équipe de recherche notait la variabilité des réponses entre les différents intervenants pour évaluer la meilleure façon de bâtir un outil diagnostique.
Ce qu’ils ont appris
Les chercheurs ont conclu qu’un système de pointage pouvait être utilisé pour évaluer un veau ou un groupe de veaux de lait, et ce, assez facilement par différents intervenants.
Un arbre décisionnel a donc été élaboré. Lorsqu’on utilise l’arbre décisionnel, si un veau présente au moins deux signes sur les trois décrits, c’est qu’il est réellement malade et devrait recevoir un traitement antibiotique. Dans le cas d’un groupe de veaux, si au moins trois animaux du groupe présentent deux signes sur trois, le groupe complet devrait être traité.
Une fiche technique accompagne l’arbre de décision. Celle-ci présente des repères visuels pour l’évaluation de chacun des signes critiques dans le cas de la BPI.
Ce que cela veut dire
Une utilisation à grande échelle de l’arbre de décision et de la fiche technique permettra aux producteurs, vétérinaires et techniciens spécialisés de mieux déterminer quels animaux ont vraiment besoin d’un traitement, favorisant ainsi une utilisation plus judicieuse des antibiotiques.
Pour en savoir plus
Un webinaire sur le sujet s’est tenu le 28 octobre 2020. Visitez le canal YouTube des Producteurs de bovins du Québec pour en prendre connaissance.
Nathalie Côté, agronome / Directrice des affaires agronomiques / Les Producteurs de bovins du Québec