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Plusieurs chasseurs ont laissé tomber les armes et abandonné leur saison de chasse 2020 en raison de la pandémie. Bien que le phénomène soit difficile à quantifier pour l’instant, une moindre quantité d’animaux tués pourrait signifier plus de dommages aux cultures des agriculteurs.
« Ça fait 22 annulations que j’ai en une semaine et demie. Des gens qui devaient venir chasser le chevreuil, mais qui ne se sentent pas à l’aise de sortir de leur région ou de venir rejoindre des personnes d’autres régions », explique le guide Alain Pelletier, de l’Estrie, qui loue habituellement 63 emplacements de chasse.
La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) rapporte aussi « un nombre considérable d’annulations » pour ses différents forfaits de chasse, confirme Simon Boivin, responsable des relations avec les médias.
Moins de gibiers abattus ?
Les cerfs de Virginie et dindons sauvages créent depuis plusieurs années des dommages significatifs aux récoltes dans plusieurs régions. Les agriculteurs misent beaucoup sur les chasseurs pour contrôler leurs populations, soutient le producteur Daniel Habel, du Centre-du-Québec. « On est toujours heureux de voir arriver les chasseurs, ce qui a pour effet d’exercer une pression sur la déprédation », affirme celui qui n’observe toutefois pas de perturbation des activités de chasse dans les champs de sa région en raison de la pandémie.
Le guide de chasse Alain Pelletier assure pourtant que les prélèvements d’ours, de dindons sauvages et de cerfs de Virginie par les chasseurs seront à la baisse cette année. « Il y en aura moins de tués, ça c’est officiel. Si je prends l’ours et le dindon, la chasse, c’est le printemps. Et le printemps dernier, le gouvernement interdisait aux gens de se déplacer. On a eu beaucoup moins de chasseurs. Il y a eu seulement six dindons d’abattus par mes clients alors qu’habituellement, ils en abattent 26 », donne comme exemple M. Pelletier. Suivant le même raisonnement, il y aura moins de cerfs récoltés, prévoit-il, même si la réglementation permet maintenant d’en récolter deux par chasseur au lieu d’un. « Oui, le nouveau règlement permet deux chevreuils, mais tués dans deux zones différentes. Et ce n’est vraiment pas tout le monde qui a l’opportunité d’avoir deux sites de chasse dans deux zones. Encore moins cette année ! » analyse-t-il.
Son de cloche plus positif
La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs n’envisage pas d’accroissement des populations sauvages et de dommages aux champs. Selon sa porte-parole Émilie Vallée, la norme de santé publique obligeant les chasseurs à s’isoler 14 jours au retour de leur excursion n’affectera pas le nombre de chasseurs qui s’adonneront au sport. « C’est une des activités encore permises actuellement. Les gens en profitent énormément et comme c’est un sport qui se pratique à l’extérieur, la distanciation peut être faite », dit-elle en précisant que c’est l’hébergement après la partie de chasse qui complexifie le respect des normes sanitaires.
À ce sujet, Mme Vallée précise que la chasse sur des terres agricoles ne présente aucun risque puisqu’elle s’effectue généralement lors d’excursions d’une journée, sans hébergement. « Cette année, une chasse aux dindons d’automne a été ajoutée », précise-t-elle par ailleurs.
Moins de carottes moches aux chevreuils Un producteur maraîcher de la Montérégie, Denys Van Winden, a mentionné à La Terre avoir de la difficulté à vendre ses carottes moches cette année aux chasseurs qui s’en servent généralement comme appât pour les chevreuils. Il attribue cette situation à la COVID-19 qui décourage les chasseurs de se déplacer d’une région à l’autre. |
Avec la collaboration de Myriam Laplante El Haïli