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À minuit ce soir, le Grand Montréal, la Capitale-Nationale (sauf Portneuf et Charlevoix) et la Chaudière-Appalachespalier orange au palier rouge, soit le niveau d’alerte maximal en lien avec la propagation de la COVID-19. Comme les rencontres extérieures dans les lieux publics ne sont pas recommandées en zone rouge, des propriétaires de vergers doivent adapter leurs installations pour contrôler l’achalandage et rassurer leurs clients, alors que la saison d’autocueillette de pommes bat son plein.
« Pour l’instant, on a le droit de rester ouvert au public. On n’a pas reçu d’avis contraire. Mais on ajoute des mesures de sécurité supplémentaires », témoigne Lise Breton, pomicultrice à Saint-Georges en Beauce. Depuis que le premier ministre François Legault a confirmé lundi que sa région passerait au palier rouge, cette dernière suggère fortement aux clients le port du masque sur son site, même à l’extérieur, et prévoit l’embauche de deux employés supplémentaires pour rappeler les règles de distanciation aux visiteurs.
Marc Gibouleau, pomiculteur à Laval, a quant à lui annulé les balades en tracteur sur son site. Il a aussi retiré les tables de pique-nique pour que les clients évitent de se rassembler trop longtemps au même endroit. À l’île d’Orléans, dans la région de la Capitale-Nationale, Suzanne Gagnon explique avoir enlevé les escabeaux, pour ne pas avoir à les désinfecter continuellement. Les gens sont invités à cueillir les pommes à portée de main ou à apporter leur propre escabeau.
Parés au pire
Pour l’instant, la Santé publique interdit les activités organisées en groupe, entre personnes de bulles différentes, dans les lieux publics du palier rouge, mais les vergers peuvent rester ouverts, pourvu que les règles de distanciation de deux mètres soient respectées en tout temps. Comme les consignes évoluent rapidement, des pomiculteurs craignent l’obligation de fermer leur verger et se préparent en conséquence. « On est prêts à tout. Si on se retrouve dans l’obligation d’interdire l’autocueillette, on va cueillir plus de pommes pour la vente en kiosque et on va faire des livraisons sur appel », soutient Marc-Antoine Arsenault, pomiculteur à Farnham, en Montérégie. Bien que sa région soit toujours au palier orange, il demeure sur le qui-vive. « On a peur. On suit ça de près », dit-il.
Lise Breton, en Beauce, se prépare aussi au pire. « Environ 80 % de mes pommes sont vendues en autocueillette d’habitude et notre plus grosse fin de semaine, celle de l’Action de grâce, arrive. On va s’adapter si on doit fermer le verger au public, mais on va tout faire pour ne pas que ça arrive », conclut-elle.